Les débats étaient suspendus depuis l’éviction inédite, le 3 octobre, de Kevin McCarthy par l’aile trumpiste du Parti républicain. Le Congrès va pouvoir examiner de nouveaux des textes, notamment le budget fédéral américain et le paquet d’aides de 100 milliards de dollars souhaité par Joe Biden pour l’Ukraine et Israël.
La Chambre des représentants américaine a enfin trouvé son speaker : le conservateur Mike Johnson a été élu, mercredi 25 octobre, à la présidence après des semaines de chaos et de querelles fratricides. Farouche allié de Donald Trump – il a appuyé les tentatives juridiques de renverser le résultat de l’élection de 2020 –, M. Johnson avait remporté un scrutin interne aux républicains mardi soir. Mercredi, il a réussi à obtenir 220 voix lors du scrutin.
Son élection a été accueillie par les acclamations et une ovation debout des membres de sa formation politique majoritaire à la Chambre, le Parti républicain, visiblement soulagés de voir le bout du tunnel. « Ami de tous, ennemi de personne » selon les mots de la républicaine Elise Stefanik qui l’a présenté à l’hémicyle, il va devoir aussitôt s’atteler à de lourdes tâches. M. Johnson est le speaker le moins expérimenté en plus d’un siècle, n’ayant jamais présidé de commission.
Il va devoir gérer les discussions pour éviter un shutdown de l’administration, non seulement avec des négociateurs chevronnés comme le sénateur démocrate Chuck Schumer, mais aussi avec les membres de son propre parti. Il devra également naviguer entre les différentes positions de ses collègues républicains, qui affichent au grand jour, depuis des semaines, de profonds désaccords, notamment au sujet des fonds demandés par le président Joe Biden pour l’Ukraine et Israël.
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« Signe de la montée en puissance » du trumpisme ?
L’élection de ce républicain de Louisiane met fin à une impasse de trois semaines, qui a paralysé le Congrès, empêchant l’institution de reprendre les négociations pour éviter un shutdown de l’administration fédérale et de répondre à la demande du président Joe Biden d’une aide à l’Ukraine et Israël. Mike Johnson était le quatrième républicain à être choisi par son parti en vingt et un jours pour remplacer Kevin McCarthy, destitué lors d’un vote historique.
M. Johnson était notamment soutenu par le chef de la majorité républicaine à la Chambre, Steve Scalise, et par le président de la commission des affaires judiciaires, Jim Jordan, qui ont tous deux échoué à se faire élire au perchoir. Il a aussi pu compter sur l’appui de Matt Gaetz, farouche trumpiste et instigateur de la chute de Kevin McCarthy. Mike Johnson est « un homme honorable » qui « va faire de grandes choses pour le pays », a-t-il dit avant le vote, affirmant que la tendance favorable à M. Trump prenait de l’ampleur.
« Si vous pensez que le glissement de Kevin McCarthy vers le trumpiste Mike Johnson n’est pas le signe de la montée en puissance de ce mouvement, et de la réelle place du pouvoir au sein du Parti républicain, alors vous n’avez pas suivi ce qui se passe », a-t-il lancé. Une tendance qui n’a pas échappé aux démocrates. « Qui peut apaiser Donald Trump, voici ce dont il s’agit », a dit l’élu Pete Aguilar en allusion au tumulte au sein du parti rival.
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Mike Johnson a fait son entrée à la Chambre des représentants en 2017 après avoir suscité la controverse avec des législations considérées comme hostiles envers les personnes LGBT+ en Louisiane. Ce père de quatre enfants a aussi voté contre la codification des protections fédérales pour le mariage homosexuel l’an dernier. Il était aussi le chef de file de plus de cent républicains qui ont signé une note juridique appuyant une plainte visant à annuler les résultats de l’élection de 2020 dans quatre Etats remportés par le président Joe Biden. ABC News l’a interrogé mardi soir sur cette plainte pour laquelle la Cour suprême a refusé de statuer, mais il s’est contenté de répondre « question suivante » pendant que ses collègues huaient la journaliste.
Le Monde avec AFP
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