«Libération» organise une journée de débats et de rencontres pour parler décentralisation, expérimentations et innovations locales, le 26 octobre, au Conseil économique, social et environnemental à Paris.
Et si l’on arrêtait d’attendre que tout tombe d’«en haut» ? Beaucoup, au sein de la société civile, l’ont déjà compris et s’engagent sur le terrain, au quotidien, dans l’associatif ou l’humanitaire. Certains même, et ils sont de plus en plus nombreux, prennent des initiatives individuelles, conscients que l’état préoccupant du monde requiert toutes les bonnes volontés, qu’il s’agisse de préservation de l’environnement, de développement du lien social, d’aide alimentaire, d’égalité des chances ou d’accompagnement du grand âge.
Les collectivités territoriales ont très vite saisi qu’elles avaient elles aussi leur rôle à jouer dans ce désir d’horizontalité et de collectif. Il est souvent plus facile de lancer des expérimentations au niveau local ou régional pour espérer initier une politique nationale que l’inverse. Depuis 2003 et la révision constitutionnelle, elles ont même les moyens légaux de cette gouvernance décentralisée. Encore faut-il qu’elles puissent disposer de suffisamment de temps pour espérer obtenir un retour sur expérience et surtout que la procédure soit allégée, ce qui n’est pas encore gagné. De l’expérimentation d’une sécurité sociale de l’alimentation en Gironde à un tarif solidaire de l’eau à Dunkerque en passant par une allocation de 400 euros mensuels pour des jeunes déscolarisés à Lyon ou un territoire zéro carbone à La Rochelle, nous avons fait un tour de France des initiatives locales et territoriales. En ces temps d’incertitudes et d’angoisse, ces actions font un bien fou, il faut espérer qu’elles donnent des idées à d’autres et, peu à peu essaiment sur tout le territoire. C’est en retroussant nos manches, en galvanisant nos neurones et en nous préoccupant un peu plus des autres que nous pourrons nourrir l’espoir d’un monde meilleur. Commençons déjà par un local meilleur.