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Le Liaoning, nouveau symbole du volontarisme industriel de la Chine

La vieille province industrielle du Nord-Est a accompli une mue technologique spectaculaire et mis en place une organisation où les pouvoirs publics pilotent avec le privé le développement d’entreprises de stature mondiale.

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Longtemps, en Chine, le nord-est du pays n’a pas eu bonne réputation. Trop pollué, trop dominé par les mastodontes publics, trop corrompu, trop semblable à la Russie voisine. Le Nord, c’est la Chine d’hier.

En 1992, c’est d’ailleurs à l’extrême sud du pays que Deng Xiaoping a donné le coup d’envoi de la réforme et de l’ouverture. La Chine qui gagne, c’est Shenzhen, pas Shenyang, la capitale du Liaoning, la principale province du nord-est du pays, aux côtés du Heilongjiang et de Jilin.

Un malheur n’arrivant jamais seul, le Liaoning a longtemps souffert d’un second handicap : dans les années 1990, l’homme fort de la province s’appelait Bo Xilai, un maoïste ambitieux qui, dix ans plus tard, sera le principal rival politique d’un certain Xi Jinping. Bo Xilai dort en prison depuis 2012, et le maître du pays ne porterait pas, dit-on, le Liaoning dans son cœur.

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Mais ce passé semble révolu et le Liaoning se sent assez sûr de lui et fier de sa transformation pour inviter – avec l’aval de Pékin, bien sûr – quelques journalistes étrangers à constater sa mue.

Innombrables cheminées d’usine

De fait, Shenyang, comme la Ruhr allemande, vaut mieux que sa réputation. Au XXe siècle, la ville était célèbre pour ses innombrables cheminées d’usine. Mais, à la fin des années 1990, environ trois cents sites sidérurgiques ont fermé, dans un plan social sans doute sans équivalent dans le monde, et aujourd’hui Shenyang est une ville verte.

C’est là que BMW a installé sa principale usine chinoise. Premier contribuable de la ville, l’entreprise y emploie 23 000 personnes, sans compter ses 430 sous-traitants, parmi lesquels le français Michelin, qui y fait travailler environ 3 000 personnes.

Si, globalement, le Liaoning (42 millions d’habitants) voit sa population diminuer en raison de l’attirance des jeunes pour le Sud, aux salaires plus élevés, Shenyang voit la sienne augmenter. La ville devrait dépasser les dix millions d’habitants à la fin de la décennie. Sa rivale, Dalian (sept millions d’habitants), le grand port du sud de la province, bénéficie du même attrait.

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Autant les dirigeants du sud du pays aiment mettre les entreprises privées en valeur, autant ceux du Liaoning n’hésitent pas à valoriser leur rôle et leur volontarisme économiques. Comme Xi Jinping, ils sont convaincus que les groupes publics doivent rester les fers de lance de l’économie. Les entreprises qu’ils placent en avant sont presque toutes étroitement liées au pouvoir politique.

Créée en 1921 (la région était alors occupée par le Japon), North Heavy Industry est l’archétype du conglomérat métallurgique, fabriquant autant l’acier dont a besoin l’industrie automobile que des tunneliers géants destinés aux groupes de travaux publics. Bingshan, spécialiste des systèmes de réfrigération, mais aussi de chauffage industriel, a comme actionnaires à la fois le japonais Panasonic et la ville de Dalian. Rongke Power, une entreprise qui emploie six cents personnes et qui compte rapidement doubler ses effectifs, se présente comme un des leaders mondiaux des batteries au vanadium (une technologie qui augmente fortement leurs performances). Rongke Power a aussi l’Académie des sciences comme actionnaire et utilise Dalian comme zone de démonstration.

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