La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, veut prendre son temps et privilégier le champ de la sécurité privée.
La ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra, a renvoyé à «début 2024» la question d'un éventuel recours à l'armée française en appui pour sécuriser les JO de Paris lors d'une audition mercredi au Sénat sur le bugdet 2024. «Nous avançons bien (...), la question du recours à l'armée ne se posant pas pour le moment, je l'ai dit à plusieurs reprises, ce n'est pas tabou aujourd'hui, nous sommes au moins jusqu'au début de l'année 2024 dans une démarche consistant à prioriser tous les efforts que nous avons à fournir sur le champ de la sécurité privée», a-t-elle dit au Sénat.
Depuis deux ans, la question de la sécurité privée a été mise sur la table tant par le comité d'organisation (Cojo) que l'État, qui craignent face à un secteur en difficulté de ne pas pouvoir réunir assez d'agents de sécurité. Il en faut entre 17.000 et 22.000 pour le seul Cojo, sans compter les fans zone. Plusieurs sources gouvernementales avaient évoqué ces derniers mois auprès de l'AFP «l'automne» pour trancher la question d'un recours à l'armée. La Cour des comptes avait elle aussi insisté sur la nécessité d'anticiper et de décider en octobre. Une «anticipation» aussi réclamée en avril 2023 par le chef d'état-major, le général Thierry Burkhard, lors d'une audition à l'Assemblée.
Un nombre de postulants insuffisant
«Sur cet enjeu, nous avons besoin de continuer notre effort pour qu'on arrive à former encore plus de personnes à ces métiers de la sécurité privée», a dit la ministre. Une formation spécifique aux JO a été mise en place pour attirer des candidats et Pôle emploi est mobilisée pour démarcher des candidats ou d'anciens agents de sécurité qui ont quitté ce secteur au fort turn-over. «Il faut qu'on accélère encore sur l'appariement entre les marchés du Cojo attribués à un certain nombre d'entreprises de sécurité privée et ces personnes que nous formons et que nous recrutons», a-t-elle ajouté.
Une troisième vague d'appel d’offres s'est achevée et une quatrième vague d'une «dizaine de lots» va être lancée, a-t-on appris mercredi auprès du comité d'organisation, dont des lots pour la sécurisation de la cérémonie d'ouverture inédite sur la Seine. «On est en ligne et on va finir la phase de contractualisation début 2024», affirme le Cojo. Les grandes entreprises du secteur ont boudé ces appels d’offres. «La problématique majeure demeure le sourcing. Les effets des actions mises en oeuvre par les acteurs de l'emploi et de l'insertion, au premier rang desquels Pôle emploi, sont perceptibles mais à un niveau insuffisant à ce stade pour atteindre la cible de 20.000 entrées en formation d'ici à mai 2024», a relevé un document annexe au budget 2024.
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