Photo AFP
publié le 25 octobre 2023 à 21h29.
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Les hôpitaux sont submergés, certains ont déjà fermé faute d’électricité. L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens pourrait cesser ses activités faute de carburant.
De nombreux pays réclament une pause humanitaire dans les bombardements incessants menés par Israël, qui s’est juré d'« exterminer » le Hamas palestinien. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, 12 hôpitaux et 32 dispensaires ont fermé après avoir été mis hors service par des frappes israéliennes ou par manque de combustible. Au total, 73 agents de santé ont été tués, 57 établissements de santé attaqués et 25 ambulances détruites, d’après cette même source.
Plus de 90 % des médicaments et des produits sont épuisés.
L’ONU réclame d’urgence la livraison de carburant pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux où affluent des milliers de blessés, pomper et purifier l’eau et faire circuler les camions. Mais Israël s’y refuse, affirmant que cela profiterait au Hamas qu’il considère avec les États-Unis et l'Union européenne comme une organisation « terroriste ».
Opérations sans anesthésie
« Nous avons opéré plusieurs blessés sans anesthésie », a raconté Ahmad Abdul Hadi, un chirurgien orthopédique de l’hôpital Nasser à Khan Younès, une ville du sud de la bande de Gaza. Selon Mohammed Abu Selmeya, le directeur de l’hôpital Shifa dans la ville de Gaza, le plus grand du territoire, « plus de 90 % des médicaments et des produits sont épuisés ».
Mais pour Washington, un cessez-le-feu « à ce stade ne bénéficierait qu’au Hamas ». La Maison Blanche a suggéré plutôt des « pauses » pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, une position que devrait rallier les pays de l'Union européenne, réunis jeudi et vendredi en sommet, selon des sources diplomatiques.
La bande de Gaza, petit territoire pauvre s’étendant sur 40 kilomètres le long de la Méditerranée, est soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis 2007. Le 9 octobre, Israël l’a placé en état de « siège complet » et y a coupé l’eau, l’électricité et l’approvisionnement en nourriture.
Mardi, un quatrième convoi de huit camions chargés d’eau, de nourriture et de médicaments, selon le Croissant-rouge palestinien, est arrivé en provenance d’Égypte via le poste-frontière de Rafah, seul point de passage vers la bande de Gaza qui ne soit pas sous contrôle israélien. Au total, quelques dizaines de camions sont arrivés depuis le 21 octobre alors que, selon l’ONU, au moins cent camions par jour seraient nécessaires.
« Le temps presse. Nous avons un besoin urgent de carburant », a déclaré Juliette Touma, directrice de la communication de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, qui craignait de devoir arrêter ses opérations dès mercredi soir.
Depuis le 15 octobre, l’armée israélienne appelle la population du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à évacuer vers le sud. Mais les frappes continuent aussi de toucher cette partie du territoire, proche de la frontière égyptienne, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils. Mercredi, l’une d’entre elles a touché un supermarché de rafah dans le sud de la bande de Gaza.
Au total, au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer depuis le début de la guerre, selon l’ONU.
Le navire hôpital français « Tonnerre » en route pour Gaza
Un navire hôpital français, le Tonnerre, a appareillé mercredi en direction de Gaza où il doit participer à des opérations de secours pour les populations civiles du territoire palestinien. Le navire a quitté le port de Toulon « pour renforcer notre dispositif en Méditerranée orientale, où il rejoindra les frégates Alsace et Surcouf », a indiqué un porte-parole de la Marine française.Le Tonnerre est un grand bâtiment de la classe Mistral. Ces navires longs de 199 mètres sont des « porte-hélicoptères amphibies (PHA) » qui sont « capables de mener, sous faible préavis, des opérations de gestion de crise, de transport ou encore d’évacuation sanitaire et de soutien médical par des moyens amphibies et aéromobiles », selon le ministère français des Armées.
Un avion français se posera également ce jeudi en Égypte pour livrer du matériel médical, selon Emmanuel Macron, en précisant que « d’autres suivront ». L’aide humanitaire s’accumule en Égypte depuis des jours avant de passer au compte-gouttes à Gaza par le point de passage de Rafah, le seul à ne pas être contrôlé par Israël.