Ces rappels sont nécessaires, tant l’ONU semble aujourd’hui servir au mieux de bonne conscience hypocrite, au pire de punching-ball mondial. Dernier épisode, le refus d’Israël de rencontrer son secrétaire général, de demander la démission d’Antonio Guterres et de refuser depuis ce mercredi de délivrer des visas au personnel de l’ONU.
Qu’a donc fait le chef de l’Organisation ? Il a demandé un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » en précisant que « les griefs du peuple palestinien ne peuvent pas justifier les attaques épouvantables du Hamas. Et ces attaques épouvantables ne peuvent justifier la punition collective du peuple palestinien ». Le gouvernement israélien l’accuse d’être « compréhensif face au terrorisme et aux meurtres » du Hamas parce qu’il a dénoncé les « violations claires » du droit humanitaire à Gaza. 35 membres du personnel de l’ONU y ont perdu la vie depuis le 7 octobre.
Dans un monde où l’état de droit et ses règles sont de plus en plus remis en cause, et pas seulement par les dictatures, l’ONU subit une pression de plus en plus grande des démocraties occidentales, aujourd’hui minoritaires parmi les 153 membres d’un monde plus multipolaire que jamais. Sur les 30 dernières années, seulement 14 % des pays ont voté aux côtés des États-Unis en cas de désaccord avec les positions sino-russes. Et la Russie, au sommet du cynisme, peut diriger au printemps dernier un conseil de sécurité sur… « la défense des principes de la Charte de l’ONU ».
Pour que l’ONU retrouve un sens et soit respecté de nouveau, elle n’a pas d’autre choix que d’évoluer dans ses principes venus de 1945. Mais de quelle manière, alors que personne n’est d’accord au sein de cette assemblée où la guerre les relie plus que la recherche de la paix ?
