Aux Etats-Unis, après trois semaines de psychodrame interne et le blocage de plusieurs candidats, les élus républicains ont désigné mercredi à l’unanimité cet idéologue conservateur aux manières soignées.
Article réservé aux abonnés
Le scénario improbable s’est réalisé : un inconnu du grand public américain est devenu le speaker de la Chambre des représentants. Mercredi 25 octobre, au terme de trois semaines de crise ahurissante au sein du Parti républicain, Mike Johnson, 51 ans, élu de Louisiane, est parvenu à réunir toutes les voix de son camp. Une gageure dans une atmosphère hautement toxique, et un témoignage de l’évolution chaotique du Grand Old Party.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés
Chrétien évangélique, avocat de formation, conservateur endurci : Mike Johnson a démontré une habileté politique certaine pour surmonter les divisions internes et ne pas faire de ses engagements radicaux un obstacle fatal. Mais il a surtout profité de l’immense lassitude qui avait gagné ses collègues. Voilà donc une victoire à l’usure, forcément par défaut, qui n’enraie nullement la crise identitaire et éthique du parti républicain.
Lors de son premier discours au perchoir, Mike Johnson est apparu très à l’aise, parvenant à donner des gages à tout le monde, sans aucun passage confrontationnel. Il a promis de chercher des convergences bipartisanes, mais aussi d’exercer une présidence « décentralisée » de la Chambre. Il s’est surtout présenté aux Américains.
L’élu de Louisiane a salué sa femme Kelly, qui n’avait pas eu le temps d’acheter un billet d’avion pour ce grand jour – « tout cela est arrivé un peu soudainement » – et a évoqué son père, pompier décédé juste avant son entrée au Congrès, en 2017. Le nouveau speaker a beaucoup parlé de dieu, de la Bible, de confiance et de transparence, de valeurs conservatrices, sans jamais entrer dans le détail de ses intentions. Il s’est contenté d’annoncer une commission bipartisane sur la dette et un premier texte de soutien à Israël, frappé par le Hamas.
Lire aussi :
Opposé à l’avortement, au mariage gay, climatosceptique…
Derrière ses sourires aimables et son allure sage, Mike Johnson représente l’aile la plus religieuse du parti. Farouchement opposé à l’avortement et au mariage gay, il anime avec son épouse un podcast sur la foi en politique. Climatosceptique, soutenu par l’industrie pétrolière, partisan d’une révision drastique de l’assurance-maladie, Mike Johnson a des convictions très conservatrices.
Mais l’aspect le plus problématique de son engagement est son appartenance au clan des « deniers », ceux qui ont refusé de reconnaître le résultat de l’élection présidentielle en 2020. Une scène en témoignait mardi soir, après sa désignation par le groupe républicain. Entouré de nombreux élus face à la presse, il a répondu « question suivante » lorsqu’une journaliste l’a interrogé sur son rôle dans la contestation du scrutin. A ses côtés, certains républicains huaient la journaliste. « La ferme ! », lançait même Virginia Foxx, présidente de la commission pour l’éducation.
Il vous reste 64.42% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptes-
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
-
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur « » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
-
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
-
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
-
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.