Le groupe Casino, en grandes difficultés financières, a annoncé mercredi soir avoir été placé par le Tribunal de commerce de Paris en procédure de sauvegarde accélérée pour au moins deux mois, afin de « mettre en oeuvre » la restructuration de sa dette dans la continuité de l'accord trouvé fin juillet.
Une dette de 6,4 milliards d'euros fin 2022
Casino, 200.000 salariés dans le monde dont 50.000 en France sous des enseignes bien connues comme Monoprix, Franprix ou Grupo de Acucar, était étranglé par une dette de 6,4 milliards d'euros à la fin de 2022 mais sa restructuration est permise par une offre de reprise émanant du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, du Français Marc Ladreit de Lacharrière et du fonds britannique Attestor.
Le distibuteur d'origine stéphanoise a annoncé dans un communiqué mercredi « l'ouverture ce jour de procédures de sauvegarde accélérée au bénéfice de Casino, Guichard-Perrachon et de certaines de ses filiales afin de mettre en oeuvre le plan de restructuration du groupe » qui avait été validé lors d'un accord de principe fin juillet puis d'un accord contraignant début octobre.
« Le Tribunal de commerce spécialisé de Paris a ouvert des procédures de sauvegarde accélérée pour une période initiale de deux mois, qui pourra être renouvelée pour deux mois supplémentaires sans excéder une durée totale de quatre mois maximum », précise le groupe.
1,2 milliard d'argent frais promis par les repreneurs
Ces procédures ne sont pas une surprise et font partie du plan de restructuration mis en place par l'entreprise. Elles doivent permettre de renégocier la dette du distributeur y compris avec les créanciers n'ayant pas donné leur accord aux conditions présentées ces derniers mois.
Les candidats à la reprise de Casino prévoient l'apport de 1,2 milliard d'euros d'argent frais, sous réserve de la réduction de près de 5 milliards d'euros de la dette de Casino. Les activités de Casino en Amérique latine, pour laquelle travaillent les trois quarts des salariés du groupe, doivent également être cédées.
Ce plan prévoit la perte de contrôle du groupe par son PDG actuel, Jean-Charles Naouri.