Comme une impression de déjà-vu au Venezuela, face aux files d’attente devant les stations-service. Le pays vit de nouveau des pénuries d’essence, alors qu’il est lui-même producteur de pétrole. Pour éviter ces attentes interminables, le gouverneur de l’État de Mérida, dans les Andes vénézuéliennes, a mis en place un… bingo. Chaque matin, les conducteurs écoutent à la radio où ils peuvent faire le plein.
Avec notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle
Il est cinq heures du matin, le 31 mai dernier, quand Jehyson Guzman, le gouverneur de l’État de Mérida, lit les numéros qui sortent d’un boulier, actionné par une collaboratrice. Ce n’est pas un loto matinal, mais bien un tirage au sort pour la distribution de carburant.
Depuis 10 jours, c'est la routine, tous les matins sont assignés deux numéros à chaque station-service de la région, numéros qui correspondent au dernier chiffre des plaques d’immatriculation. Le but ? Éviter les files d’attente interminables.
Mais pourquoi avoir choisi le bingo ? Douglas Rivas, fonctionnaire régional, répond sur WasoTv, une chaîne locale : « Tout le monde a déjà joué au bingo, et tout le monde sait qu’une boule qui sort au bingo, c’est aléatoire, qu’il n’y a pas moyen de tricher. Si j’avais fait un système de statistiques, ou même un Excel, il y aurait certainement des gens pour me dire "il y a de la fraude" ».
Les pénuries d’essence se multiplient ces dernières semaines au Venezuela, pourtant producteur de pétrole. L’une des raisons principales serait l’arrêt des activités de deux des plus grandes raffineries du pays, en raison de problèmes techniques. Aucune annonce officielle n’a été faite cependant. Cette crise pourrait durer tout le mois de juin.
>> À lire aussi : Au Venezuela, pour faire le plein d'essence, il faut une journée entière
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