Un calme précaire est revenu dans le nord du Kosovo après l’attaque meurtrière du week-end dernier. Le 24 septembre, un mystérieux commando de paramilitaires serbes s’est retranché dans le monastère orthodoxe de Banjka, après avoir tué dans la nuit un policier albanais. Des échanges de tirs ont eu lieu toute la journée avec les forces kosovares, faisant trois morts dans les rangs des assaillants.
En attendant que toute la lumière soit faite, chaque camp se renvoie la balle. Le Premier ministre kosovar a immédiatement parlé d’une « attaque terroriste » menée par des « professionnels », avec le soutien de Belgrade. De son côté, le président serbe l’accuse d’être le « seul à vouloir la guerre » et assure que les Serbes du Kosovo se seraient rebellés « contre la terreur » qu’il fait régner.
Très critiquées lors de la précédente crise de la fin mai par les Occidentaux, les autorités de Pristina s’évertuent aujourd’hui à prouver l’implication de la Serbie dans cette « opération de déstabilisation ».
Du côté de l’Union européenne et des États-Unis, on appelle à la désescalade et à éviter d’attiser les haines et les tensions. Ce nouveau coup de chaud sonne comme un désaveu pour leur diplomatie, après des mois d’efforts pour parvenir à un « accord historique » entre Belgrade et Pristina.
Des chasseurs américains pour la Roumanie, des espions bulgares au Royaume-Uni
Bucarest s’apprête à passer le plus gros contrat d’armement de son histoire, l’achat de 32 avions de chasse F-35 dernier cri, en remplacement de ses vieux MiG-21 soviétiques. Cet investissement peine néanmoins à cacher la misère de l’armée roumaine, dont l’infanterie doit encore se battre avec des armes datant des années 1970, comme l’a récemment montré une enquête du site d’investigation Recorder.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Bulgarie se déchire entre pro-Russes et pro-Occidentaux. Cinq de ses ressortissants sont aujourd’hui jugés au Royaume-Uni, accusés d’espionnage en faveur de Moscou. Ils ont été interpellés en février dernier, mais l’information n’a été rendue publique qu’au milieu de l’été. Selon la presse britannique, les poursuites d’étrangers pour espionnage devant les tribunaux sont très rares, Londres privilégiant d’habitude les procédures d’expulsion.
Très forte hausse du nombre d’exilés sur la « route des Balkans »
Ces derniers jours, l’arrivée de milliers d’exilés sur l’île italienne de Lampedusa a fait les gros titres. Mais la Méditerranée n’est pas la seule voie d’accès vers l’Union européenne pour ceux qui rêvent d’une vie meilleure.
Depuis le début de l’année 2023, les passages irréguliers de frontières sont en forte hausse tout le long de la « route des Balkans ». En Slovénie, située à son extrémité ouest, les interpellations ont été multipliées par trois par rapport à 2022, qui était déjà une année record depuis la grande vague de 2015. La droite et l’extrême droite attisent opportunément la xénophobie et le gouvernement de centre gauche a fini par prendre une mesure très symbolique : l’ouverture de checkpoints à ses frontières avec la Croatie.
Pour Zagreb, c’est une mauvaise nouvelle, six mois à peine après son entrée dans l’espace Schengen, théoriquement synonyme de libre-circulation. Mais des voix s’élèvent là aussi pour réclamer plus de fermeté contre les migrants. Retrouvez les dernières infos sur le fil d’actu spécial, en accès libre.
Turquie : la sécheresse et les malheurs de Getir
Le maire d’Istanbul a tiré la sonnette d’alarme dès le milieu de l’été : la plus grande ville de Turquie fait face à une « sécheresse catastrophique » depuis de longs mois et ses habitants sont invités à économiser « chaque précieuse goutte d’eau ». Des restrictions pourraient être imposées dès cet automne si le niveau des barrages qui l’alimentent ne remonte pas rapidement. Ce n’est pas la seule mauvaise nouvelle pour le pays de Recep Tayyip Erdogan, déjà confronté à une inflation galopante qui met l’économie et la population au supplice.
Getir, le fleuron national des livraisons rapides, est dans le rouge. Après avoir connu une croissance exceptionnelle au moment des confinements, la start-up, valorisée à plusieurs milliards de dollars, a plongé dès 2022. Est-il encore possible de redresser la barre ? On vous raconte l’histoire de cette success story qui a viré à la descente aux enfers. Le 22 septembre, la Croatie tenait sa Journée nationale contre les violences faites aux femmes. Le Premier ministre conservateur a assuré que c’était « une priorité » de son gouvernement. Pourtant, deux affaires viennent dramatiquement rappeler à quel point le pays est à la peine sur cette question.
Le rock yougoslave et les non-alignés à l’honneur
C’est une histoire méconnue, celle du soutien de la Yougoslavie socialiste aux mouvements de libération dans les pays d’Afrique et d’Asie. Dans son nouveau documentaire, sorti le 27 septembre sur les écrans français, la réalisatrice serbe Mila Turajlić raconte cette lutte et les débuts du Mouvement des Non-alignés. Un projet politique solidaire et fraternel, dont les idéaux pacifistes et décoloniaux sont plus que jamais d’actualité. Entretien.
Depuis quelques mois, le rock yougoslave a fait son retour en fanfare à Sarajevo. Un musée consacré à son âge d’or, les années novi val (la new wave locale), a ouvert fin 2022 dans la capitale bosnienne. L’occasion de redécouvrir cette pop novatrice, dont les groupes n’avaient rien à envier à leurs homologues anglo-saxons. Visite guidée de l’Ex-Yu Rock Centar.