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Assignés par six jeunes pour inaction climatique, 32 États décrédibilisent la procédure à la CEDH

Lors d’une audience inédite qui s'est tenue à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg, mercredi 27 septembre, six jeunes Portugais demandent des comptes au Portugal et à 31 autres États. Ils leur reprochent leur inaction face au réchauffement climatique. Les débats ont surtout porté sur la recevabilité de la requête remise en cause par les États incriminés.

Avec notre correspondante à Strasbourg, Wyloën Munhoz-Boillot

C’est dans une salle inhabituellement pleine que s’est déroulée l’audience. D’un côté, les six jeunes requérants entourés de leurs proches et soutiens. De l’autre, sur le banc des accusés, des représentants des 32 États incriminés venus assurer la défense.

« Les États sont tout à fait conscients de l’importance de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais cette requête enfreint le règlement de la Cour et outrepasse son mandat », défend Me Sudhanshu Swarroop, représentant des États.

Les États reprochent notamment aux requérants de ne pas avoir suivi la procédure normale en épuisant d’abord les recours devant les tribunaux des pays visés. Ils estiment aussi que la lutte contre le réchauffement climatique relève des législateurs et non des juges et encore moins des juges de la Cour européenne des droits de l’homme.

Ce que conteste Claudia Duarte, l’une des jeunes Portugaises à l’initiative de la procédure : « La position des gouvernements est très triste. Ils minimisent l’impact du changement climatique sur nos droits de l’homme », s’agace la jeune femme de 24 ans. Le droit à la santé, à une vie dans un environnement sain et équilibré ne sont plus garantis, estiment les requérants.

Dunja Mijatovic, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe et tierce partie dans la procédure, soutient l'action des six jeunes Portugais : « Ces jeunes ont raison de sonner l’alarme, il n’y a qu’à repenser aux catastrophes de cet été. Le message qu’ils envoient à tous les gouvernants du monde, c’est qu’il faut agir avant qu’il ne soit trop tard ! »

La Cour ne rendra pas sa décision avant plusieurs mois.

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