Le gouvernement a décidé d’augmenter les frais de scolarité au titre de l’année scolaire 2023/2024. Il s'agit selon lui de faire face aux défis et insuffisances constatés dans les écoles publiques. Une décision qui fait grincer les dents dans les familles confrontées à une hausse généralisée du coût de vie et surtout le cas des élèves démunis.
Avec notre correspondant à N'Djamena, Olivier Monodji
Une hausse généralisée des frais de scolarité de 1500 et 7500 francs qui touche aussi bien les élèves du primaire, les collégiens que les lycéens. La décision a été prise en concertation par le ministère de l’Éducation nationale et la Fédération tchadienne des parents d’élèves.
« Dans le souci de redonner une nouvelle image à nos écoles qui se trouvent, pour la plupart des cas, dans un état de délabrement criant, la 22e cession de Conam a estimé que pour la nouvelle année scolaire, la contribution des parents d'élèves aux efforts colossaux fournis par l'État devait être un peu plus conséquent », a déclaré Moussa Kadam, ministre de l’Éducation nationale.
Si pour les porteurs de cette initiative, il s’agit de redorer le blason de l’école publique en assurant une formation de qualité, les élèves démunis seront les premiers lésés. Espoir est en classe de 2nd dans un établissement public de la capitale. Il n’est pas sûr de pouvoir poursuivre ses études cette année. « La décision que le gouvernement a prise n'est pas une bonne décision. Il faut essayer de revoir ça, sinon ça ne marchera pas du tout. Jusque-là, on n'a pas encore pu s'inscrir, on est en train de lutter à gauche et droite. »
Pour l'ancien ministre Abdoulaye Sabre Fadoul, cette décision est « illégale, injuste et antisociale ». « Rien ne justifie selon ce matraquage des plus pauvres déjà frappés par l’enchérissement du coût de vie », estime-t-il. Il invite le Premier Ministre de Transition et Président de Transition à ne pas demeurer indifférents à cette initiative qui risque de fermer les portes de l’éducation aux plus pauvres.
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