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Serbie: une nouvelle manifestation contre la violence vise la télévision nationale

Une nouvelle manifestation contre la violence a eu lieu le samedi 27 mai à Belgrade au lendemain du grand meeting du chef de l’État, Aleksandar Vucic. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont répondu à l’appel de l’opposition qui compte bien surfer sur la vague de colère citoyenne.

Sous la bannière « La Serbie contre la violence », plusieurs dizaines de milliers de citoyens se sont donné rendez-vous ce samedi soir devant le Parlement, rapporte notre correspondant à Belgrade, Philippe Bertinchamps. Le cortège s'est ensuite dirigé vers la radio-télévision publique serbe, la RTS, accusée de partialité dans son traitement de l’information. Ils ont réclamé la démission de la direction et des rédacteurs en chefs de la chaîne, accusés d'être les « porte-voix » du pouvoir.

Cette manifestation était un quitte ou double pour l’opposition. La veille, le président Aleksandar Vucic avait en effet organisé, comme une démonstration de force, un grand meeting politique dans la capitale serbe où 45 à 50 000 personnes ont été convoquées, de gré ou de force, des quatre coins du pays. Un nombre important, mais cependant inférieur au quelque 60 000 manifestants qui avaient spontanément défilé dans les rues de Belgrade la semaine dernière. Au vu de la foule qui a répondu présent hier soir, il se pourrait bien que l’opposition ait gagné son pari.

L'opposition appelle à d'autres manifestations 

Il s’agissait de la quatrième manifestation citoyenne à Belgrade depuis les tueries qui ont endeuillé le pays début mai. L’opposition, qui compte bien profiter de cet élan, a appelé à un nouveau rassemblement vendredi 2 juin. Reste à savoir quelle sera la réponse du régime et à quel point il sera déstabilisé par ce raz de marée de colère citoyenne. La dernière fois que les Serbes ont défilé si massivement, c'était lors des manifestations en 2000 qui avaient abouti à la chute de l'homme fort de Belgrade, Slobodan Milosevic. 

Le chef de l'État a de nouveau accusé les partis d'opposition d'avoir « essayé d'abuser de la tragédie » à des fins politiques, tout en se montrant plus conciliant que ces derniers temps envers les manifestants eux-mêmes. « Ceux qui ont marché ces dernières semaines sont dans la plupart des cas des gens bien, décents et normaux qui veulent du bien à la Serbie », a reconnu le chef de l'État. « Ceux que je ne peux pas apprécier, ce sont les politiciens qui veulent faire l'histoire en abusant de la tragédie ».

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