En République démocratique du Congo, c’est un « non » catégorique de l’opposition face à la pression de Kinshasa pour un départ précipité de la Monusco, la mission de l'ONU dans le pays. Le parti de l’opposant Moïse Katumbi, Ensemble pour la République, estime que le pouvoir de Félix Tshisekedi veut se débarrasser d’un témoin gênant dans un contexte de crimes et violations des droits de l’homme attribuables au régime.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
C’est ce qu’a dit le secrétaire général d’Ensemble pour la République, Dieudonné Bolengetenge, en marge d’une conférence de presse à Kinshasa. « Concernant la Monusco, on pouvait souhaiter son départ si on avait des garanties de protection des populations civiles là où elle est encore présente. En Ituri aujourd’hui, au Nord-Kivu, la sécurité des populations est des plus incertaines », estime-t-il.
Le secrétaire général d’Ensemble pour la République de poursuivre : « Tant que c’était le fait de groupes armés qui massacraient, on pouvait encore se dire, ce sont des hors la loi. Maintenant, la nouvelle garde républicaine commence à massacrer aussi des populations civiles à ciel ouvert. Dans ce contexte-là, le départ de la Monusco comporte des risques d’aggraver la situation. La demande du gouvernement ressemble un peu à une quête d’espace pour massacrer à huis clos, pour qu’il n’y ait pas de témoins, parce que ce que nous venons de vivre à Goma est inqualifiable, c’est innommable ».
Pour Dieudonné Bolengetenge, « sans la présence (de la Monusco), les choses risquent de s’aggraver, il n’y aura même plus de témoins ». « Pour nous, cette Monusco devrait encore rester avec nous. Peut-être après les élections, elle n’aura plus de raison d’être. On estime qu’il y aura un pouvoir plus légitime, qui va prendre en main ses responsabilités. Ce n’est pas le moment. La preuve en est que nous avons demandé la protection de la Monusco pour tous nos leaders, qui sont candidats à l’élection présidentielle », dit-il aussi.
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