Six semaines après la prise du pouvoir par l’armée au Niger, les États-Unis, qui n’emploient toujours pas le terme de coup d’État, repositionnent une partie de leurs troupes présentes dans le pays, a annoncé, jeudi 7 septembre, le Pentagone.
Après le renversement du président Mohamed Bazoum par des militaires, le 26 juillet dernier, les Etats-Unis ont commencé à repositionner leurs troupes au Niger, a annoncé jeudi 7 septembre la porte-parole adjointe du ministère américain de la Défense, Sabrina Singh. Simple mesure de prudence, a-t-elle précisé. « Nous ne percevons pas de menace contre les troupes américaines et il n’y a pas de violences sur le terrain. C’est simplement une mesure de précaution. Donc ce que nous faisons en ce moment, c'est que le ministère repositionne une partie de notre personnel et une partie de nos moyens de la base aérienne 101 à Niamey, vers la base aérienne 201 à Agadez. Mais c'est une simple mesure de précaution », a-t-elle encore insisté.
À lire aussiNiger: «À mesure que la junte s’installe au pouvoir, la perspective d’une solution diplomatique s’éloigne»
Un « petit groupe » restera sur la base de Niamey après le transfert, qui est en cours, a-t-elle encore précisé. Elle a également indiqué que « certains personnels non essentiels et sous-traitants » avaient quitté le pays il y a plusieurs semaines. L'armée américaine avait déjà suspendu les exercices conjoints avec l'armée nigérienne et la diplomatie américaine avait ordonné début août le départ de son personnel non essentiel de son ambassade à Niamey.
« Pas de lien avec ce que l'armée française fait en ce moment »
Le Niger compte 1 100 soldats américains engagés dans des opérations contre des groupes jihadistes actifs dans cette région.
Le Pentagone a également tenu à se démarquer de la France alors que les auteurs du coup d'État demandent le départ des militaires français et que Paris a reconnu des « échanges » avec des militaires nigériens sur cette question. « Notre dispositif au Niger n’a pas changé. Notre position reste la même. Nous espérons que la situation sur le terrain trouve une solution diplomatique, mais j’insiste, il n’y a pas de menace immédiate contre le personnel américain ou de violence sur le terrain. Il n’y a pas de lien avec ce que l’armée française fait en ce moment, a souligné la porte-parole américaine. Nous espérons que les discussions diplomatiques continuent et que la situation soit résolue diplomatiquement, mais par mesure de prudence, nous déplaçons une partie de notre personnel et de nos moyens vers la base aérienne 201. »
Poursuivez votre lecture sur les mêmes thèmes :