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Madagascar: des organisations réclament la suspension de la construction de l’autoroute Antananarivo-Tamatave

À Madagascar, une quinzaine d’organisations de la société civile réclament la suspension de la construction de l’autoroute Antananarivo-Tamatave tant qu’aucun permis environnemental n’aura été délivré.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

Les travaux de ce projet pharaonique avaient été lancés en grande pompe en décembre 2022 par le président de la République. La construction de cette autoroute a été confiée à la société égyptienne Samcrete, pour un montant de 924 millions de dollars.

Longue de 260 km, pensée pour désengorger la Route Nationale 2 – l’axe le plus emprunté de l’île et délabré, reliant le premier port du pays à la capitale –, cette « 4 voies » est censée traverser l’une des dernières forêts primaires de Madagascar.

« Permettre un débat préalable public inclusif »

C’est via un communiqué que la société civile vient d’enjoindre les autorités malagasy de suspendre les travaux en cours pour « permettre un débat préalable public inclusif » et discuter ainsi en toute transparence d’éléments essentiels énumérés un à un dans le document, comme l’itinéraire complet de l’autoroute, les pertes et les bénéfices socio-économiques et environnementaux encourus, l’origine et le volume réel des transactions financières, ou encore le respect du droit de propriété foncière.

La quinzaine de signataires rappelle le caractère indélébile des effets de ce projet sur l’environnement. Le tracé choisi par le gouvernement devrait, comme le souligne le communiqué, « traverser des sites protégés emblématiques et inestimables pour leurs richesses biologiques et écosystémiques ». Certains d’entre eux, insiste la société civile, sont pourtant éligibles au crédit carbone et devraient faire bénéficier plus de 15 000 ménages de financements internationaux.

Ce communiqué intervient sur fond de tensions : le 15 mai 2023, le directeur général de l’Office national de l’environnement annonçait à la presse que ce projet d’autoroute n’avait encore bénéficié d’aucun permis environnemental et ne respectait donc pas la procédure légale. Le numéro 1 de cet organe-clé dans la prévention des risques environnementaux lors des investissements publics et privés déclarait que les travaux d'évaluation des études d'impact environnemental (qui permettent de décider de l’octroi ou non du permis environnemental) démarraient seulement. Une communication qui avait conduit, 48h après, à son limogeage en conseil des ministres.

>> À lire aussi : Madagascar: l'absence de présentation d'études d'impact sur le projet d'autoroute questionne

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