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Les semaines de la mode, un cauchemar pour l’environnement

La Fashion Week de Paris débute ce 27 février. Cette semaine de la mode réunit chaque année les créateurs du monde entier pour des défilés. Mais elle pose de nombreuses questions sur le plan écologique. Les trajets à eux seuls de personnes se rendant à des Fashion Week dans le monde représentent 241 000 tonnes d’émissions carbone.

Pour l’environnement, c'est le même impact que si l'on allumait la Tour Eiffel sans arrêt pendant plus de 3 000 ans. Selon l'organisme Carbon Trust, la Fashion Week de Paris représente près d'un tiers de ces émissions.

Pour Catherine Dauriac, autrice du livre « Fashion », sur l'industrie du textile et de l'environnement, c'est notamment la récurrence de ces semaines de la mode qui interroge : « Le problème, c’est que c’est la quatrième semaine consécutive si on commence avec New York, Londres, Milan, Paris. Les gens se déplacent du monde entier et sont en transhumance pendant un mois sur toutes ces quatre Fashion Week », explique-t-elle au micro d'Edgar Groleau de RFI

De la désinformation

Des Fashion Week symboles d'une industrie de la mode qui, selon l'activiste environnementale, ne s'adapte pas réellement aux enjeux climatiques.

« Les grandes marques se débrouillent pour essayer de faire mieux, mais on est très très loin du compte, note-t-elle. Toutes les collections soi-disant "green", "sustainable" des marques de "fast fashion" (mode jetable, NDLR), déjà, c'est du greenwashing à outrance. Ils disent qu’ils utilisent des textiles recyclés, mais combien de pourcentage dans un t-shirt ? 5 %... C’est vraiment de la désinformation. »

Au total, la mode émet plus de CO2 que l'ensemble des vols internationaux et du trafic maritime réunis.

En 2019, la fashion Week de Stockholm a été annulée pour dénoncer la pollution massive générée par l'industrie du textile, deuxième industrie la plus polluante du monde.

Le greenwashing se porte bien

Les engagements climatiques des grandes entreprises manquent dans l'ensemble de crédibilité et de transparence, selon un rapport publié le 13 février dernier qui se penche sur les ambitions affichées de 24 multinationales de tous secteurs. Cette étude réalisée par les groupes de réflexion NewClimate Institute et Carbon Market Watch évalue les stratégies de ces géants du commerce, de l'agroalimentaire, du transport ou encore d'industries diverses qui représentaient à elles seules quelque 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2019. Elles ont en commun de mettre en avant leurs engagements en faveur du climat.

 Mais la réalité est souvent loin d'être à la hauteur des promesses, conclut le rapport, qui constate une absence généralisée de progrès depuis une précédente édition il y a un an. « La plupart des stratégies climatiques des entreprises sont empêtrées dans des engagements ambigus, des plans de compensation qui manquent de crédibilité et des exclusions dans le périmètre des émissions », pointe-t-il.

Pour aller plus loin : le documentaire « Vêtements, n'en jetez plus ! » sur TV5