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La dissolution de la BRAV-M n'est «pas à l'ordre du jour»

L'unité policière BRAV-M a été mise en cause récemment dans plusieurs affaires de violences policières lors des manifestations contre la réforme des retraites. L'IGPN a été saisie après les menaces et intimidations proférées par des policiers contre de jeunes manifestants à Paris.

On les appelle les « BRAV-M », un acronyme qui signifie « Brigades de répression de l'action violente motorisées ». Elles ont été créées il y a exactement quatre ans, en 2019, sur décision de Didier Lallement, alors préfet de police de Paris. Une création qui a vu le jour en pleine crise des « gilets jaunes », après le saccage d'une partie des Champs-Élysées et notamment le pillage et l'incendie de la célèbre brasserie Le Fouquet's. « L'idée était de pouvoir intervenir vite, là où les grosses compagnies ne passent pas ou sont trop lourdes avec leurs kilos de matériel », explique à l'AFP le commandant de police Patrick Lunel, qui a participé à sa création.

Cette unité policière intervient spécifiquement dans les manifestations, avec pour objectif de disperser le regroupement de casseurs et soutenir les unités de maintien de l'ordre qui seraient en difficulté. Elle peut procéder à des interpellations, en allant chercher dans la foule des personnes remises ensuite à des officiers de police judiciaire.

Deux policiers de la BRAV-M sous le coup d'une enquête judiciaire

La BRAV-M passe une majorité de son temps en « grenouillage », c'est-à-dire en patrouille en moto dans les zones à risque pour dissuader les casseurs. Sauf risque imminent, les BRAV-M n'interviennent que sur ordre de la salle de commandement, selon son encadrement. Hors manifestations, elles viennent en aide aux commissariats, dans la lutte contre les violences urbaines ou sur les contrôles routiers.

Les agents travaillent en binôme, constitué d'un motard et d'un passager. Seul ce policier placé à l'arrière peut intervenir, une fois déposé par son chauffeur. Il est équipé d'une matraque ainsi que de grenades lacrymogènes et de désencerclement. L'unité comporte aujourd'hui 6 sections de 18 opérateurs et autant de motards, soit 92 équipages, un chiffre voué à monter jusqu'à 150 d'ici aux Jeux olympiques de Paris en 2024.

Les BRAV-M sont décriées par les manifestants qui dénoncent un emploi disproportionné de leur force, dont des coups de matraque infligés à des personnes au sol. Depuis le mouvement contre la réforme des retraites, au moins deux policiers de la BRAV-M sont sous le coup d'une enquête judiciaire.

Coup de poing au visage d'un homme laissé à terre

L'un a été filmé en train d'asséner un coup de poing au visage d'un homme laissé à terre, un geste qualifié le lendemain « d'inadapté » par le préfet de police, Laurent Nuñez. Une version que conteste désormais la BRAV-M qui évoque un geste « mal contextualisé » par les images sur un homme « alcoolisé ». Une autre enquête a été ouverte après la plainte déposée par une femme qui dit avoir subi lundi des violences dans le quartier du Châtelet.

Le préfet de police a également saisi vendredi l'IGPN (Inspection générale de la police) après les propos insultants et humiliants, prêtés à des policiers de la BRAV-M, sur de jeunes manifestants et révélés dans un enregistrement audio. Pour autant, le démantèlement de la BRAV-M, réclamé par plusieurs députés Insoumis, n'est « pas à l'ordre du jour », selon le préfet Nuñez qui affirme que « le comportement de quelques individus ne doit pas jeter l'opprobre sur toute une unité ».

L'unité des BRAV-M est également controversée, car elle rappelle les anciens pelotons de « voltigeurs », créés en 1968 et dissous en 1986 après la mort d'un étudiant, Malik Oussekine, roué de coups par trois voltigeurs.