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Karim Khan, procureur de la CPI, au chevet des victimes des conflits en RDC

En République Démocratique du Congo (RDC), le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, est en déplacement à Bukavu dans la province du Sud-Kivu. Il s’est entretenu, ce lundi 29 mai, avec le prix Nobel de la paix 2018, le Docteur Denis Mukwege, avant d’adresser un message aux survivantes des viols et violences sexuelles prises en charge par l’hôpital de Panzi.

Avec notre envoyé spécial à Panzi, William Basimike

Dès son arrivée, tard dans la soirée, Karim Khan a tenu à s’adresser aux associations de victimes de la guerre dans l’Est de la RDC. Aux représentants de ces associations qui l’attendaient dans la cour de l’hôpital de Panzi, il a déclaré : « Je suis venu vous écouter, nous allons travailler ensemble pour que cela ne se répète plus. »

Et il en a eu, des messages à écouter. Bwami Samuel a perdu ses deux jambes lors de l’attaque du village de Kasika, en 1998. Il tient dans ses mains une pancarte, son message au procureur de la CPI : « Qu’il nous rende justice ! Je suis un père de huit enfants qui ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille à cause de la guerre. Qu’il punisse les auteurs des crimes, et qu’il nous donne une sorte d’appui. » 

Karim Khan s'est voulu rassurant : « Il est temps de travailler ensemble pour que ces enfants que je viens de voir, qui sont nés de mères à peine moins âgées, soient la dernière génération à vivre ce que vous avez vécu. C’est facile de parler, et nous parlons de tout ça depuis 2004. Je crois que le temps n'est plus à la parole. Il faut passer à l’action et travailler tous ensemble, pour le peuple de la RDC, et pour vos enfants. » 

Karim Khan a aussi entendu les témoignages de deux femmes venues des villages de Kaziba et Katogota, victimes respectivement des massacres de 1996 et 2000. Elles l'ont aussi interpellé sur la situation actuelle dans la province voisine du Nord-Kivu.

Le magistrat était accompagné par la ministre congolaise de la Justice, Rose Mutombo, le ministre des Droits humains, Fabrice Puela, le procureur général de la RDC, Jean-Paul Mukolo Nkokesha et l’auditeur général, le général Likulia Bakumi qui ont fait le déplacement de Kinshasa.

Après un tête-à-tête avec le docteur Denis Mukwege, Karim Khan s’est adressé aux survivantes des viols et violences sexuelles. « La RDC a beaucoup de richesses mais vous êtes les meilleures richesses de ce pays que nous ne devons pas négliger », leur a-t-il dit.

Karim Khan, qui a souligné l’importance accordée par le président Tshisekedi à la lutte contre l’impunité en République Démocratique du Congo, a promis de travailler et de collaborer avec les autorités congolaises pour que ces crimes ne restent pas impunis. « Nous allons nous assurer que cette génération soit la dernière à avoir vécu ce que vous avez vécu, et que cela ne se répétera plus dans les générations futures », a-t-il dit conclu.

Depuis des années, le docteur Mukwege sollicite la création d’un tribunal pénal international pour la RDC. Le procureur général de la CPI n’y a pas fait allusion. Il n’a pas non plus précisé s’il y aura de nouvelles enquêtes ou de nouvelles poursuites.

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