L’administration américaine doit se prononcer sur le sort d’un projet pétrolier important en Alaska : le projet Willow. Il avait été initialement approuvé sous Donald Trump, avant d’être temporairement stoppé en 2021 par un juge. Les associations environnementales font campagne pour que le projet n’aboutisse pas.
L’une des promesses de campagne de l’actuel président américain Joe Biden était de ne pas autoriser de nouveaux projets de forages pétroliers et gaziers sur les terres fédérales. Étant donné que Joe Biden a reconnu la « menace existentielle » que représente le réchauffement climatique, et pris de nombreuses mesures en faveur du développement des énergies renouvelables, autoriser cette exploitation pétrolière serait pour beaucoup vu comme une trahison.
La sénatrice de l’Alaska Lisa Murkowski a dit vendredi 11 mars que la décision du département de l’Intérieur serait « imminente ». Alors les associations environnementales ont augmenté la pression cette semaine contre le projet Willow : il pourrait devenir le plus grand projet d'exploitation pétrolière des États-Unis, avec une production attendue de 600 millions de barils de brut sur une période de 30 ans.
280 millions de tonnes d'émissions de carbone
Willow serait situé à l'intérieur de la National Petroleum Reserve-Alaska, une zone de 23 millions d'acres (93 millions d'hectares) sur le versant nord de l'État, qui constitue la plus grande étendue de terres publiques non perturbées aux États-Unis.
On parle de la combustion de pétrole qui pourrait libérer près de 280 millions de tonnes d'émissions de carbone dans l'atmosphère. Cela veut dire 9,2 millions de tonnes de pollution au carbone par an. C’est comme si, chaque année, pendant 30 ans, on ajoutait près de deux millions de voitures sur les routes.
L’Alaska s’est réchauffé deux fois plus vite que le reste des États-Unis
Les défenseurs du projet y voient une source d’emplois, qui contribue à l’indépendance énergétique des États-Unis. Pour certains, le projet est une étape inévitable en période de transition vers d’autres sources d’énergie.
Pour les associations environnementales, c’est une vraie « bombe de carbone » : ils estiment qu'il est incompréhensible qu'un président qui veut lutter contre le changement climatique puisse approuver le projet Willow.
D’autant que l'Alaska s'est réchauffé plus de deux fois plus vite que le reste des États-Unis en 60 ans et les températures devraient continuer à augmenter en moyenne de 4° Fahrenheit (soit environ 3°C) les 30 prochaines années, ce qui va accélérer le dégel de la toundra arctique gelée autour des plates-formes de forage.
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