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Guerre en Ukraine: les pays d'Asie centrale restent très prudents face à la Russie

L’agression russe à l’encontre de l’Ukraine a créé une onde de choc dans l’ancien espace soviétique. Chacune des ex-républiques d’Asie centrale a compris que la guerre lancée par Vladimir Poutine voilà un an visait aussi, sinon d’abord, à garder le contrôle de ce que fut l’empire russe puis soviétique.

Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

L’inquiétude est réelle dans toute l’Asie centrale, où l’on croit fermement en son indépendance, mais craint la colère de Moscou. Cette inquiétude est si grande qu’elle a poussé les cinq pays à adopter une position de neutralité.

Au Kazakhstan, immense pays qui partage 7 000 km de frontière avec la Russie et dont le Nord est peuplé de fortes communautés russes ethniques, on y craint une agression de la Russie si l’on s’opposait à la politique de Moscou.

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Et puis, les opinions sont divisées. Il y a certes d’importantes franges de ces pays qui sont nationalistes et donc défiants à l’égard de l’ancienne puissance coloniale. Mais il y en a d’autres plutôt favorables à la Russie, par idéologie ou parce que c’est là que l’on va chercher du travail.

Des critiques à l’égard du Kremlin

Malgré tout, les dirigeants d’Asie centrale ont exprimé des critiques à l’égard du Kremlin. Le cas le plus célèbre est le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, qui en juin dernier, à Saint-Pétersbourg, avait, en public face à Vladimir Poutine, dit qu’il était contre le séparatisme, celui forgé par la Russie dans l’Est de l’Ukraine.

Les autorités des 5 « stans » (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan) ont dit leur point de vue. Que ce soit l’Ouzbékistan qui a clairement défendu l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ou le Kirghizistan qui lui a dit que Kiev avait le droit de mener une politique étrangère indépendante.

Des républiques très prudentes

Après un an de guerre, les républiques d’Asie centrale ne restent pas paralysées par peur de la Russie. Elles sont très prudentes, mais cela ne les empêche pas de manœuvrer pour mener leur propre politique. Parfois, cette voie est facilitée par le fait que c’est Moscou qui est demandeuse.

On a vu ces dernières semaines des dirigeants russes, du Premier ministre Mikhaïl Michoustine au patron de Gazprom Alexeï Miller, se rendre à Achgabad, la capitale du Turkménistan. Et véritablement courtiser la dictature centrasiatique, très riche en gaz, en annonçant 2 milliards de dollars d’investissement. Sans doute par besoin de garder une forme de profondeur stratégique sur ses flancs sud.

Mais par ailleurs, les républiques de la région se laissent aussi courtiser par d’autres grandes puissances, comme la Chine, les États-Unis ou l’Europe, pour contrebalancer la pression de la Russie. La Chine en a profité en septembre, par la voix du président Xi Jinping en visite dans la région, pour dire qu’elle défendra la sécurité commune, du Kazakhstan notamment. Il s’agit d’un message implicite adressé à Moscou.

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