Que va faire le président déchu du Gabon maintenant que sa résidence surveillée a été levée et que les autorités de transition l'ont autorisé à quitter le pays. Quel pays pourrait l’accueillir ?
Que va faire Ali Bongo désormais ? C'est la question qui se pose maintenant que la résidence surveillée du président déchu a été levée mercredi soir par la junte. Il est en théorie « libre de ses mouvements ». Pour l’instant, il reste dans sa résidence de La Sablière, où ses conditions de vie sont « bonnes », selon le chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale, Abdou Abarry, qui lui a rendu visite mercredi après-midi.
Prêt à donner « des conseils » aux autorités de transition
Le représentant de l’ONU dans la région dit l’avoir trouvé en bonne forme et prêt à donner « des conseils » à ceux qui l’ont renversé. « Le président Bongo m’a paru très serein dans la mesure où il a même exprimé sa pré-disponibilité si les nouvelles autorités le jugeaient utile de bénéficier de ses conseils et de son accompagnement dans la mesure où le souhait qu’il a exprimé, c’est celui de voir le Gabon continuer son ascension dans la paix et la quiétude sociale. Je n’ai pas senti en lui une position vindicative de quelqu’un qui revendique de revenir au pouvoir ou quelque chose de ce genre. Je n’ai pas senti cette volonté ou ce désir. Ses préoccupations étaient fondamentalement d’ordre médical, et puis un souci au niveau de sa famille également. Ce sont des attentes légitimes de sa part. Voilà à peu près les deux préoccupations qu’il a exprimées. »
Le général Brice Oligui Nguema qui l'a renversé il y a une semaine a indiqué qu'Ali Bongo pouvait désormais « se rendre à l'étranger » pour raisons médicales. L'autre question qui se pose, c'est où ira le président déchu ? L’une des possibilités se trouve au nord de continent africain, au Maroc. La famille Bongo entretient depuis des décennies des liens avec la famille royale marocaine, au point que l’amitié entre Ali Bongo et l’actuel roi du Maroc a été plusieurs fois affichée publiquement, comme le raconte notre correspondant à Rabat, Victor Mauriat.
Le Maroc, possible point de chute
Ali Bongo et Mohammed VI se croisent pour la première fois en 1976 au Gabon, lors d’une rencontre entre leurs pères, Omar Bongo et Hassan II. Ils n’ont que 13 ans, et c’est alors le début d’une longue amitié. Lors de l’accession au trône de Mohammed VI en 1999, Omar Bongo, père d'Ali, déclarait alors « le nouveau Roi c’est mon fils » tandis qu'Ali affirmait en 2010 que le souverain marocain, son « frère », comptait « beaucoup pour lui ».
Quelques années plus trad, lors de l’accident vasculaire cérébral du chef d’État gabonais en Arabie saoudite, Mohammed VI fait tout son possible pour le faire hospitaliser au Maroc, où il séjournera plus de trois mois.
Pour autant, la réaction du Maroc au coup d’État du 30 août a été plus que mesurée, ne laissant rien transparaitre des liens qui unissent les deux dirigeants et appelant à faire « confiance à la sagesse de la nation gabonaise ».
Pour le moment, aucune information n’a filtré quant à l’accueil d’Ali Bongo au Maroc, mais le royaume a déjà par le passé ouvert ses portes aux dirigeants africains déchus, comme l’ex-président du Zaïre Mobutu ou celui du Burkina Blaise Campaoré.
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