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Face à la crise hydrique, les Uruguayens contraints de boire de l'eau... plus salée

Le pays d’Amérique du Sud connait actuellement la pire sécheresse depuis le début des relevés en 1949. Un manque de précipitations historique qui pèse sur les réserves d'eau douce et affecte sévèrement l’approvisionnement et la qualité de l’eau dans la capitale, Montevideo.

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience

Depuis le début du mois de mai, dans les foyers de la capitale uruguayenne, l’eau du robinet a un goût anormalement salé. Pour ménager des réserves critiques, l’OSE, l’entité en charge de l’approvisionnement en eau, distribue en effet un mélange d’eau douce et d’eau tirée de l’estuaire du Rio de la Plata.

Pour ce faire, l’entité a auparavant dû relever ses seuils de concentration maximum en sodium et en chlorure. Une mesure exceptionnelle prise en concertation avec le ministère de la Santé, qui a néanmoins provoqué une vague d’indignation. Alors que les consommateurs se ruent sur les bouteilles d’eau minérales qui commencent à manquer dans les rayons de supermarché, le ministre de l’Environnement a précisé qu’à défaut d’être strictement potable, l’eau du robinet reste apte à la consommation. « L'eau n'est pas, disons, potable, selon la définition "parfaite" de ce qu'est une eau potable. Une définition qui présente en fait des indicateurs. Nous disons que l’eau est buvable et consommable. C’est une autre définition, qui quasiment s’ajoute à l’autre. Si on se concentre sur des points vraiment techniques, et si on échange les positions, cette eau, disons-nous, n’est pas potable mais buvable et consommable, en accord avec la santé publique », tente de justfier Robert Bouvier.

Les autorités ont dû recourir à cette solution à cause de l’état critique des réserves d’eau douce du barrage de Paso Severino. Avec 4,5 millions de mètres cubes, celles-ci sont actuellement à leur minimum historique et permettent à peine de garantir l’approvisionnement jusqu’à la mi-juin. En tout, près de deux millions de personnes, soit plus de la moitié de la population uruguayenne, dépendent de ce réservoir pour avoir accès à l’eau potable. 

Le 31 mai, des scientifiques et des ONG appellent à manifester contre la gestion de la crise par le gouvernement.

Le barrage du Canelon Grande, en Uruguay, à un niveau extrêmement bas en ce mois de mai 2023.
Le barrage du Canelon Grande, en Uruguay, à un niveau extrêmement bas en ce mois de mai 2023. REUTERS - MARIANA GREIF

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