À New Delhi, un jeune homme a assassiné en pleine rue une jeune fille qui venait de rompre avec lui. Les passants n'ont pas réagi. La scène, filmée par une caméra de surveillance, a créé l’émoi. Le gouvernement nationaliste hindou, au pouvoir, cherche à récupérer cette émotion pour accuser les musulmans.
De notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis
Le meurtre est d’une brutalité sauvage. Les images de la vidéo de surveillance qui circulent sur internet montrent Sahil Khan, un homme de 20 ans, pousser une jeune femme contre le mur d’une ruelle, et la poignarder violemment des dizaines de fois, avant d’écraser sa tête avec un bloc de béton. Le tout alors qu’au moins cinq personnes passent à côté, sans intervenir. La raison d’une telle violence ? La fille de 16 ans venait de mettre fin à leur relation, et l'homme n’aurait pas pu le supporter.
Le crime est arrivé dimanche soir dans le nord de New Delhi. Sahil Khan a été arrêté lundi. Le drame a créé un grand émoi dans le pays, mais ce que le parti nationaliste hindou au pouvoir en retient surtout, c’est que Sahil Khan est musulman, alors que sa victime, elle, est hindoue.
« Jusqu’à présent, ni la famille du garçon, ni les mollahs, ni aucun responsable de sa religion n’ont exprimé leur tristesse par rapport à ce crime, ni condamné cet acte », déclare Manjinder Sirsa, membre du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti au pouvoir.
Un autre élu du BJP affirme que ce crime fait partie du Jihad de l’amour, une théorie complotiste qui prétend que les musulmans cherchent à épouser les femmes hindoues pour les convertir. Le BJP a offert une aide financière à la famille hindoue de la victime.
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