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Climat: selon l'ONU, «le monde n'est pas en voie d'atteindre les objectifs» de l'accord de Paris

L'ONU a publié ce vendredi le premier bilan mondial des efforts réalisés par les États depuis la signature des accords de Paris en 2015 qui prévoient de limiter le réchauffement climatique au-dessous des +2 degrés depuis le début de l'ère industrielle et si possible de le limiter à +1,5 degré. Un point d'étape donc qui doit servir de base aux dirigeants politiques lors de la prochaine COP en décembre aux Émirats arabes unis et le compte n'y est pas.

Sans surprise, les Nations unies pointent du doigt le manque de progrès dans la lutte contre le changement climatique depuis la signature des accords de Paris en 2015. « Le monde n'est pas en voie d'atteindre ses objectifs », « il est temps d'accélérer » les efforts et « faire des progrès lors de cette décennie décisive », « car la fenêtre de tir se réduit » alerte le rapport.

Il est vrai que des efforts ont été réalisés et aujourd’hui, si toutes les promesses faites par les États étaient (réellement) tenues, cela « mènerait à un réchauffement compris entre +2,4 et 2,6 degrés d'ici à la fin du siècle », soit bien mieux qu'en 2010. Les engagements promettaient alors un réchauffement compris entre +3,7 et +4,8 degrés, ce qui représenterait une catastrophe. Pourtant, malgré ces avancées, le chemin à parcourir reste long.

Dans l’accord de Paris, les États s'étaient en effet engagés à ce que le pic des émissions de gaz à effet de serre dans le monde soit atteint avant 2025, dans deux ans à peine, alors que les émissions continuent à augmenter à l’échelle du globe. Les efforts d’adaptation au changement climatique et pour compenser les dégâts suite à une catastrophe climatique sont également insuffisants.

Transformer toute la société

Selon l’ONU, les gouvernements doivent donc enclencher de véritables transformations de toute la société, avec le concours du secteur privé, des banques, de la société civile et des communautés locales. Différentes mesures essentielles sont listées dans le texte : comme mettre un terme définitif à la déforestation, transformer nos pratiques agricoles intensives, les secteurs de l'industrie, des transports ou du bâtiment, accélérer le développement des énergies renouvelables et bien sûr, éliminer progressivement les énergies fossiles les plus polluantes, c’est-à-dire les exploitations qui ne sont pas associées avec des systèmes de captage de CO2 ou de compensation carbone.

Une formulation timide alors que le sujet de la sortie du gaz, du charbon et du pétrole, principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre, est l’un des points de tension récurrent dans les négociations internationales sur le climat, avec des pays pétroliers qui ne veulent pas se passer de leur or noir, la Chine ou l’Inde dont la production d’énergie repose majoritairement sur des centrales à charbon, ou encore les pays en voie de développement qui comptent sur leurs réserves pour se développer.

Le sujet promet d’ailleurs d’être au cœur des négociations politiques de la prochaine COP qui doit justement se saisir de ce bilan mondial. Une COP qui aura lieu dans l'un des grands pays producteurs de gaz et de pétrole : les Émirats arabes unis.

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