L’équipe canadienne féminine de football rencontre aujourd’hui le Japon à l’occasion d’un tournoi international aux États-Unis qui réunit quatre équipes parmi les meilleures au monde. La vraie bataille cependant oppose les joueuses à leur propre fédération.
Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
Deux poids, deux mesures. Voilà comment les joueuses canadiennes pourraient qualifier le budget dont elles disposent pour se préparer à la coupe du monde féminine. Ce budget ne représente que la moitié du soutien financier dont a bénéficié l’équipe masculine pour aller au Qatar en novembre.
« Quand les joueuses ont vu l’équipe masculine partir pour le mondial pour la première fois, et réalisé le nombre de joueurs qui étaient invités au camp d’entraînement, le personnel dont ils disposaient et toutes les ressources dont ils bénéficiaient, je pense qu’elles ont pris conscience du traitement inéquitable de la fédération », détaille d’Ann Pegoraro, professeur en management à l’Université Guelph.
Samedi dernier, les joueuses de l'équipe nationale canadienne ont tenté de se mettre en grève, mais ont dû renoncer, car l’organisation canadienne de football les menaçaient de poursuites judiciaires. Les joueuses dénoncent le manque de moyens financiers et matériels que la fédération leur accorde pour se préparer à la coupe du monde féminine qui se déroule cet été en Australie et en Nouvelle-Zélande.
L’équipe canadienne féminine de football dispose de solides appuis dans le pays depuis qu’elle a gagné l’or aux Jeux olympiques de Tokyo.
« Nous pourrions exiger de Canada Soccer les budgets. Nous avons le droit comme comité d’avoir l’information que l’équipe féminine n’a pas. C’est plus facile pour un comité parlementaire qui peut exiger d’avoir l’information des administrateurs que cela ne l'est pour journaliste qui peut être confronté à un porte-parole qui pourrait éviter de répondre ou dire n’importe quoi », explique Anthony Housefather qui fait partie du comité parlementaire qui a convoqué les responsables de la Fédération canadienne.
Les joueuses canadiennes pourraient, elles aussi, se présenter bientôt devant les députés pour exiger un meilleur soutien financier de leur fédération.
