Reportage
À un an de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la diaspora ukrainienne en Argentine s’est mobilisée vendredi 24 février devant l’ambassade de Russie à Buenos Aires. Le pays sud-américain compte la plus importante communauté d’origine ukrainienne d’Amérique latine, avec quelque 450 000 personnes. Aux côtés des centaines d’Ukrainiens ou descendants d’Ukrainiens venus manifester hier, on trouvait également des Russes, pour la plupart arrivés sur les bords du Rio de la Plata cette année.
Avec notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience
Ils sont quelques dizaines de Russes, discrets mais bien présents au milieu de la marée jaune et bleue venue crier sa colère sous les fenêtres de l’ambassade de Russie à Buenos Aires. Bob, qui préfère ne pas donner son vrai nom, a quitté Saint-Pétersbourg pour l’Argentine il y a deux mois.
« Nous sommes contre la guerre, et nous ne voulions pas rester en Russie tant qu’elle est en guerre avec l’Ukraine, confie-t-il. Nous sommes opposés au gouvernement, nous soutenons l’Ukraine, et nous sommes venus ici pour montrer ce soutien. »
Une présence et un soutien salués par César, Argentin d’origine ukrainienne : « C’est quelque chose très réconfortant, c’est très bien, parce qu’au point où nous en sommes, ne pas prendre pas parti est aussi problématique que soutenir la guerre. »
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Sabemos por lo que estamos luchando. Por nuestro país, nuestra tierra, nuestras familias y nuestros hogares. Nadie podrá jamás derrotar a un pueblo así. Fe en🇺🇦es la razón por la que hemos sobrevivido. También es la razón por la que🇺🇦definitivamente ganará#WhatWeAreFightingFor https://t.co/uDgat3st68
— UKR Embassy in ARG (@UKRinARG) February 24, 2023
Manifester sans peur, une première pour certains
Dans la foule, beaucoup sont venus avec leurs enfants. Denis pousse un landau où dort son fils de quelques mois, né en Argentine. Russe lui aussi, il a quitté Moscou l’an passé et tenait à venir manifester.
« Si votre conscience vous dit que vous devez faire quelque chose, que vous devez descendre dans la rue pour prendre part à la protestation, alors il faut le faire, témoigne-t-il. Je soutiens énormément le peuple ukrainien, j’ai de la famille ukrainienne donc c’était très important pour moi. »
Pour Denis comme pour de nombreux Russes présents ce 24 février, cette mobilisation était aussi la première fois qu’ils pouvaient manifester leur opposition à la guerre sans risque de se faire arrêter.
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