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À la Une: un an de l'invasion de l'Ukraine, quelles conséquences dans les Balkans?

La guerre en Ukraine a considérablement secoué les pays du sud-est de l'Europe. Notamment la Moldavie, pays frontalier du conflit, qui essaie de se libérer de l'emprise de la Russie. Les autorités pro-occidentales ont multiplié ces derniers mois les annonces et les actions, comme jamais auparavant : remise en question de la neutralité stratégique, adoption d’une loi contre le séparatisme de la Transnistrie, renforcement de l’armée, suspension des chaînes de propagande russe. Une enquête a aussi été ouverte contre le parti Șor, ouvertement pro-Kremlin, qui a organisé ces derniers mois une série de manifestations visant à obtenir la chute du gouvernement. Le 20 février, ses partisans ont encore organisé une vaste manifestation dans la capitale Chișinău.

En Grèce, la plupart des réfugiés arrivés d'Ukraine appartiennent à la minorité hellène, établie sur les rives de la mer Noire depuis l'Antiquité. Malgré un accueil chaleureux, bien meilleur que ceux réservés à ceux qui fuient les conflits en Afrique ou au Proche-Orient, beaucoup ont préféré repartir. Même ceux de Marioupol rêvent de retour.

Divisions entre pro-occidentaux et prorusses 

En Serbie, les rassemblements en soutien à la Russie qui devaient avoir lieu le jour de l'anniversaire de l’invasion ont finalement été interdits. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Belgrade maintient pourtant une position d’équilibriste entre Moscou et l’Occident. Le président Aleksandar Vučić refuse de s’associer aux sanctions et l’extrême droite affiche son soutien à Poutine. Mais d'autres voix existent. Le Courrier des Balkans a rencontré la militante anti-guerre Sasha Seregina, qui dénonce le fait que « l’influence russe s’est infiltrée partout en Serbie ».

Prise dans une interminable crise politique, la Bulgarie est elle aussi profondément divisée sur la question ukrainienne. Avant le 24 février 2022, les « Harvardiens » pro-occidentaux et le président pro-russe Roumen Radev œuvraient pourtant main dans la main pour mettre un terme au règne corrompu de l’ancien Premier ministre Boïko Borissov. Un an après, ils se déchirent. Et les prochaines élections législatives anticipées, programmées pour le 2 avril prochain, les cinquièmes en deux ans, risquent bien de ne rien changer.

La Bosnie-Herzégovine est-elle alignée sur les sanctions occidentales contre la Russie ? Un an après l’invasion de l’Ukraine, la question semble toujours se poser dans le pays où s'opposent toujours les nationalismes bosniaques, serbes et croates. Officiellement, la présidence tripartite les a ratifiés, mais les dirigeants serbes tiennent un double discours. Préoccupés par la stabilité, avant la démocratie, les Occidentaux n’ont plus de plan pour enrayer les divisions qui minent le pays. Les menaces de sécession de l’entité serbe et la peur d’un nouveau conflit ont pourtant rappelé que la Bosnie-Herzégovine restait un point de tension géopolitique majeur avec la Russie.

En Bosnie-Herzégovine, le charbon noircit l’avenir

Chaque hiver, c’est la même rengaine en Bosnie-Herzégovine : dès que les températures baissent, les villes se couvrent d’un épais brouillard. Depuis des décennies, le charbon fait vivre Tuzla, la grande ville ouvrière de l’Est de la Bosnie-Herzégovine. Le sous-sol regorge de lignite, qui alimente l’immense centrale thermoélectrique bâtie à l’époque yougoslave. Même si la terrible pollution tue les habitants à petit feu, les autorités refusent d’y renoncer. Notre enquête, en accès libre grâce au soutien de l'EujournalismFund.eu.

En Albanie, les eaux du lac d'Ohrid sont polluées aux métaux lourds par des déchets miniers issus de l’exploitation du fer et du nickel. La zone est pourtant classée depuis 2019 au patrimoine mondial de l’humanité. L'Unesco demande à Tirana d’agir, mais rien n’avance.

Après les séismes, les autorités turques veulent museler la presse

Dans le sud-est de la Turquie, les journalistes venus couvrir les conséquences du double séisme sont sous pression, victimes d’intimidations et d’arrestations. Soumis à de très fortes critiques à l’approche d’échéances électorales cruciales, le régime du président Erdoğan entendcontrôler le récit de la tragédie.

Les mines antipersonnel posées pendant la guerre ont fait plus de 500 victimes civiles en Croatie, la dernière en janvier. Trois décennies après le conflit, les opérations de déminage ne sont pas encore achevées. Le pays a acquis une solide expérience qui a servi en Ukraine. Et servira encore.

En février, monstres cornus, dragons et sorcières envahissent les rues des villes de Slovénie pour célébrer les Gras. Cette année, le vrai retour des carnavals est très attendu après les restrictions pendant la pandémie de Covid-19.

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