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À la Une: au Brésil, une loi limite la démarcation des terres indigènes

Au Brésil, camouflet pour le président Lula et les populations indigènes : les députés ont voté ce mardi 30 mai un projet de loi qui limite la démarcation des terres indigènes. Si le projet est approuvé par le Sénat, ces terres seraient limitées « à celles déjà occupées par les peuples autochtones le 5 octobre 1988, date de promulgation de l’actuelle Constitution », écrit Carta Capital. Or, explique Folha de São Paulo, « les mouvements indigènes affirment qu’en 1988, leurs territoires avaient déjà été la cible de siècles de violence et de destruction de villages » : ils estiment donc que « selon la Constitution, ils ont droit à leurs territoires d’origine, sans être limités par une date ».

Malgré cela, la loi a été votée, 283 voix pour, contre 155 contre, souligne Correio Braziliense. Un vote immédiatement critiqué par les populations indigènes, qui parlent de massacre et de génocide : « Chaque fois que l’on vote un projet comme celui-ci, on accélère le génocide et les conflits territoriaux », affirme une députée dans Carta Capital. Le « lobby ruraliste », qui défend l’agrobusiness, parle de son côté d’une loi qui donnera plus de sécurité, justement, à l’agrobusiness, rappelle Folha.

L’observatoire du climat, qui regroupe 90 organisations de la société civile brésilienne, s’est aussi exprimé, dans une déclaration critiquant sévèrement le vote, écrit Folha : « Dans ce qui dépend d’Arthur Lira (le président de la Chambre, à majorité de droite) et sa bande de tronçonneurs, l’environnement et les droits des indigènes seront rayés de la carte au cours des quatre prochaines années ». Pourtant, c’est le président de gauche Lula qui est au pouvoir, et la cause indigène était un de ses thèmes de campagne, note Estadão, mais les débuts de Lula sont difficiles puisque, note le journal, il en est à cinq revers au Congrès en cinq mois de mandat. Et sur ce point précis, note le journal, ses ministres ne sont pas tous d’accord, puisque celui de l’Agriculture a, lui, défendu la proposition.

Tapis rouge pour Nicolas Maduro

Toujours au Brésil, le président Lula a reçu hier onze chefs d’État de la région, dont le président du Venezuela Nicolas Maduro, et la presse lui a réservé une volée de bois vert. « Lula fait honte au Brésil », titre Estadão, « d’une manière rarement vue ces derniers temps – et le pays a déjà été grandement embarrassé pendant le mandat de son prédécesseur Jair Bolsonaro ». L’« accueil démonstratif qu’il a réservé au dictateur vénézuélien (…) a dépassé toutes les bornes », juge O Globo. Selon Lula, écrit Estadão, « les innombrables accusations de violation des droits de l’homme, de manipulation des élections et de persécution des dissidents et des journalistes ne sont rien d’autre qu’un “récit construit contre le Venezuela” ».

Lula voulait « polir la biographie de Nicolas Maduro », écrit O Globo, et « le résultat n’aurait pu être plus embarrassant », puisqu’il a « dû écouter, “à la maison”, les appels des présidents de l’Uruguay et du Chili ». Le président du Chili Gabriel Boric, qui est de gauche, rappelle Correio Braziliense, a estimé cette question du non-respect des droits de l’homme « n’est pas une construction narrative. C’est une réalité sérieuse ».  

Au Guatemala, 40 ans de prison requis contre un journaliste

Au Guatemala, 40 ans de prison requis contre le journaliste José Ruben Zamora, fondateur du quotidien El PeriodicoC’est en Une de La Hora, à côté d’une photo de José Ruben Zamora où le journaliste apparaît amaigri et fatigué. La procureure spéciale contre l’impunité a demandé les peines maximales pour les trois délits dont il est accusé, remarque le journal : blanchiment d’argent, trafic d’influence et chantage. José Ruben Zamora, rapporte La Hora, a estimé qu’il avait « l’impression d’être entre les mains de l’inquisition : s’il avoue, c’est parce qu’il est coupable, et s’il n’avoue pas, c'est parce que “le démon lui en a donné la force”, mais dans tous les cas “il est coupable” ».

Prensa Libre explique que si le journaliste s’est mis à rire à l’énoncée de la demande du procureur – 40 ans de prison, « c’est parce qu’il a 66 ans, que c’est son premier jugement et qu’on le traite comme un grand délinquant ». Son journal, El Periodico, a été créé il y a 27 ans, et a dû fermer ses portes le 15 mai dernier, après avoir été soumis à un « harcèlement financier et judiciaire » rappelle La Hora.

En Haïti, « où est passé le programme social lancé par le gouvernement ? »

Le National revient sur le rapport de la FAO qui place Haïti parmi les pays les plus touchés par une insécurité alimentaire aigüe. Et se demande « où est passé le programme social lancé par le gouvernement haïtien le 13 avril dernier », qui visait, sur six mois, à alléger les conséquences de « cette grave crise humanitaire pour les plus démunis », grâce à un programme de 21 milliards de gourdes (l’équivalent de 140 millions d’euros) provenant du Fonds monétaire international et du gouvernement. Mais depuis son lancement, « aucune nouvelle n’a été communiquée quant à la mise en œuvre des mesures annoncées ».