Un drame social de grande ampleur a cours en ce moment à Yopougon, précisément à SIMAM, société de production et de distribution de gaz (B6 et B12 de couleur jaune), située à la zone industrielle. En effet, ce sont des dizaines d’employés qui ont été jetées à la rue, en pleine rentrée scolaire, laissant des familles entières dans le désarroi le plus total; des licenciements massifs opérés par SIMAM, qui s’expliquent difficilement, dans un contexte marqué par la promotion des emplois des jeunes.
« Comment vais-je faire pour nourrir mes enfants? Comment vais-je les scolariser en cette rentrée scolaire? Ma femme est sur le point d’accoucher, où vais-je enlever l’argent pour m’occuper d’elle et du bébé innocent qui va naître? Eh Dieu, je suis foutu, ma vie est gâchée… », se lamente Patrice K, ne pouvant s’empêcher de pleurer à chaudes larmes. Comme lui, ce sont de nombreux pères de familles qui viennent d’être renvoyés par l’entreprise SIMAM, pour dit-on, « faute lourde », consécutivement à une grève déclenchée du 5 au 7 juin 2023 par le collectif des travailleurs, en vue de réclamer de meilleures conditions de vie et de travail.
Après deux demandes d’explication adressées aux employés impliqués directement ou indirectement dans la grève, la sentence est tombée, lourde et sans appel: le renvoi massif de dizaines d’employés embauchés pour la plupart depuis une décennie, sans la moindre indemnité de licenciement, pour les remplacer par des agents journaliers.
« Ce sont des licenciements abusifs qui ne visent en réalité qu’à alléger les charges de l’entreprise; et c’est inadmissible dans un pays de droit comme la Côte d’Ivoire. En tout état de cause, mes collègues et moi, à savoir les commerciaux, les chauffeurs et les opérateurs de production, avons saisi l’inspection l’inspection du travail dans le but d’être rétablis dans nos droits. Nous avons en outre sollicité les services d’un Avocat pour que justice soit rendue. Je profite de l’occasion pour adresser un SOS au Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, Adama Kamara, qui est lui-même Avocat, de manière à ce qu’il mette fin à cette cruelle injustice faite par SIMAM à ses employés licenciés abusivement. Que le Premier Ministre Patrick Achi se saisisse de ce dossier, qui est de nature à saper les efforts du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, visant à réaliser une Côte d’Ivoire solidaire », a tenu à lancer cet émouvant cri de cœur, Patrice K, le 07 septembre dernier, ne sachant plus à quel saint se vouer.
Du côté des responsables de SIMAM à la zone industrielle de Yopougon, c’est le silence total. Toutes nos tentatives pour en savoir davantage sur cette affaire, qui défraie la chronique dans la commune du Maire Adama Bictogo, sont restées sans suite. Nous y reviendrons.
S. Djiba, correspondance particulière