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Un an après le déclenchement de la guerre, les Ukrainiens fatigués mais déterminés

Cela fera un an, ce 24 février 2023, que l’Ukraine a été frappée par les premières bombes russes. Les habitants de la capitale ukrainienne n'oublient pas cette journée où leur vie a basculé. Entre tristesse et détermination, ils continuent de vivre et de se battre au quotidien.

De notre correspondante à Kiev,

Il y a beaucoup de tristesse à l’approche de cet anniversaire. De la colère aussi. Mais pour les Ukrainiens, cette guerre dure depuis neuf ans, même si avant 2022, le conflit était limité au Donbass. En février dernier et pendant plus d'un mois, la population a été choquée par les bombardements – et bien sûr l’occupation – de larges zones, notamment autour de Kiev, à la frontière nord et plus longtemps encore dans le sud est du pays, avec une violence terrible envers la population.

Mais très rapidement, on a vu les Ukrainiens entrer en résistance. Des millions d’Ukrainiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, beaucoup ont tout perdu, passé l’hiver sans chauffage, sans électricité, en raison des frappes répétées de missiles, de drones kamikazes contre les infrastructures essentielles et des bâtiments résidentiels, mais il y a malgré tout la conviction du côté de Kiev qu’une victoire ukrainienne se profile. 

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La date du 24 février dans tous les esprits

Dans la capitale, tous se souviennent de ce jour où leur vie a basculé. « Le 24 février, on était à Kiev avec ma famille, raconte Oleksandra, élève en classe de seconde à l’école 49. Et nous nous sommes réveillés en entendant des explosions. C’était maman qui m’a dit : "réveille-toi, la guerre a commencé". En quelques jours, on était déjà chez nos grands-parents, plutôt à l’ouest de l’Ukraine. Et après le 8 mars, maman a décidé de quitter l’Ukraine ».

La famille d’Oleksandra est partie pour la France. Carcassonne puis Nice. Quelques mois loin de la guerre avant un retour à Kiev en septembre. Dans son école, les élèves peuvent suivre les cours à distance. C’est d’ailleurs ce qui a été recommandé depuis hier et jusqu’à demain dans les écoles de Kiev. Pour ceux qui viennent en cours, les sous-sols ont été aménagés en abris en cas d’alerte.

Depuis un an, la capitale vit au rythme des alertes aériennes quotidiennes. Il y en a eu près de 700.  Et pour les habitants de Kiev, c’est presque devenu banal. Quand la sirène retentit, rares sont ceux qui se précipitent vers les abris des immeubles ou les bouches de métro. La guerre désormais fait partie du quotidien.

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À Kiev, la vie continue malgré la guerre

Dès les premières heures de la guerre, le métro est aussi devenu un refuge pour les habitants de Kiev. La station Kontraktova Plaza, par exemple, en a accueilli jusqu’à 2 000 : hommes, femmes, enfants de tous âges. Il a fallu organiser la cohabitation : l’hygiène, les repas, le couchage…

« En une semaine, la station est devenue une grosse résidence universitaire, se souvient sa directrice, Svetlana Parkhomenko. Tout le monde était très bien organisé, personne ne jetait ses détritus, tout le monde se respectait. On a instauré des horaires pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner, pour ne pas importuner les autres. On a même réussi à organiser la douche. À partir de mars, les enfants ont commencé à suivre les cours en ligne. Le personnel du métro les connaissait. Ils savaient que Sacha commençait ses cours à 9h, un autre à midi. Ils récupéraient les enfants et les installaient dans nos bureaux pour qu’ils suivent les cours au calme ».  L’un des innombrables témoignages de solidarité et de sang-froid des Ukrainiens rencontrés depuis quelques jours. Kiev est bien la capitale d’un pays en guerre, mais où la vie continue.

L’état-major ukrainien annonce ce jeudi 23 février que 90 attaques russes ont été repoussées lors des dernières 24h, près de Koupiansk dans la région de Kharkiv. Dans le Donbass, la bataille de Bakhmout se poursuit. Pour le moment, la défense ukrainienne tient, mais l’armée ne dispose pas d’assez d’armes modernes pour faire bien plus. Ceux qui reviennent de la ligne de front parlent d’enfer sur terre.

► Journée spéciale sur RFI, le 24 février 2023 en direct de Kiev. Retrouvez la matinale de RFI entre 7h et 8h30 heures de Paris