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Ukraine: face à la hausse du prix du blé, la Côte d'Ivoire veut miser sur ses céréales locales

En Côte d’Ivoire, acteurs privés et publics cherchent à contourner la flambée des cours du blé, consécutive à la guerre en Ukraine, en misant notamment sur les farines de céréales locales. Illustration dans une unité semi-industrielle d’Abobo Baoulé, en banlieue nord d’Abidjan.

Avec notre correspondante à Abidjan, Marine Jeannin

En Côte d’Ivoire, face aux flambées du cours du blé, l’État a subventionné les meuniers pour l’importation de farine de blé et plafonné le prix de la baguette de pain. Mais les acteurs privés et publics cherchent aussi des solutions à plus long terme… et lorgnent du côté des farines de céréales locales.

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Ainsi, dans la petite unité semi-industrielle d’Abobo Baoulé, en banlieue nord d’Abidjan, les ouvrières de Rama Cereal produisent des farines à partir de céréales et de tubercules locaux. Sa directrice, Aramatou Coulibaly, les présente comme des alternatives à la farine de blé. « Aujourd’hui, avec la guerre en Ukraine, on a tous compris qu’il y a tellement de choses qui venaient de là-bas, souligne-t-elle. Quand il y a une crise, on est tous en pénurie. Alors qu’on aurait pu tester les farines locales ! On a la farine de mil, on a la farine de manioc, on a la farine de riz, on a la farine de maïs… On peut combiner toutes ces farines-là avec de la farine de blé, et ça va donner quelque chose de moins cher ».

« Arriver à une forme de souveraineté alimentaire »

Développer le marché des farines locales, c’est aussi l’une des stratégies adoptées par le gouvernement, et en particulier le Conseil national de lutte contre la vie chère. « Il s’agit à moyen terme d’arriver à un programme d’incorporation systématique des farines locales dans les produits proposés [en boulangerie, NDLR], le pain, les viennoiseries, et même la pâtisserie, afin d’arriver à une forme de souveraineté alimentaire », explique sa secrétaire exécutive, Ranie-Didice Bah Koné.

Le gouvernement a déjà adopté l’an dernier une nouvelle norme prenant en compte le pain composé, qui autorise l’incorporation de 15% de farines locales. Reste à augmenter la production pour que leur prix devienne réellement compétitif. Et à convaincre les consommateurs ivoiriens, encore très attachés à leur baguette de blé.