Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Ukraine: des munitions incendiaires tirées près de Bakhmout, dont la défense est «clé» pour Kiev

Des munitions incendiaires au phosphore blanc ont été tirées mardi 14 mars par les Russes sur une zone sans habitation à Tchassiv Iar, près de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les combats féroces se poursuivent pour le contrôle de cette ville-symbole, dont la défense Bakhmout a été considérée « clé » pour maintenir « la stabilité du front » dans l'Est de l'Ukraine, a affirmé mardi le commandant en chef des forces armées ukrainiennes.

Deux projectiles ont été lancés sur une route à la sortie sud de la localité et conduisant à la ville toute proche de Bakhmout. Les munitions au phosphore sont des armes incendiaires dont l'usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d'une Convention signée en 1980 à Genève.

Le sifflement des deux projectiles dans le ciel a été suivi à chaque fois d'explosions de sous-munitions libérant une multitude de petites boules incandescentes blanches de phosphore qui sont tombées lentement à la verticale. Une fois arrivées au sol, les boules incendiaires ont mis le feu à la végétation de chaque côté de la route, sur une surface environ équivalente à celle d'un terrain de football.

L'AFP n'était pas en mesure de dire si le lieu visé était une position ou un campement des forces de Kiev, mais une camionnette verte portant une croix blanche, signe de l'armée ukrainienne, était stationnée à l'entrée d'un chemin, dans la zone qui a été incendiée.

Les premières habitations se trouvent à environ 200 mètres d'une des extrémités de la zone touchée. Kiev a accusé Moscou de les avoir utilisées à plusieurs reprises depuis le début de l'offensive, notamment contre la population civile, ce que l'armée russe rejette catégoriquement.

« Clé de la stabilité de la défense »

Autour de Bahmout se déroule la bataille la plus longue et sanglante depuis le début de l'invasion russe, dont la défense est « clé » pour Kiev : « L'opération défensive dans cette direction est d'une importance stratégique primordiale pour dissuader l'ennemi », a indiqué Valery Zaloujny sur Telegram, cité par son service de presse. « C'est la clé de la stabilité de la défense de tout le front », a-t-il insisté.

Il a fait écho à de récents propos similaires du président Volodymyr Zelensky qui a estimé que la perte de Bakhmout pourrait permettre aux Russes d'attaquer et de s'emparer d'autres grandes villes proches. Mardi, à l'issue d'une réunion entre le président ukrainien et les principaux responsables de son armée, la présidence ukrainienne a assuré dans un communiqué que « tous les membres de l'état-major » avaient exprimé « une position commune concernant la poursuite de la tenue et de la défense de la ville de Bakhmout ».

La ville de Bakhmout se situe dans le Donbass dans l'est de l'Ukraine.
La ville de Bakhmout se situe dans le Donbass dans l'est de l'Ukraine. © RFI

La décision de tenir la ville coûte que coûte intervient alors que, sur le terrain, la situation y est de plus en plus compliquée pour les forces ukrainiennes.

Lundi, le commandant de troupes terrestres ukrainiennes Oleksandre Syrsky a indiqué que des « violents combats » avec les forces russes étaient en cours dans le centre de Bakhmout, une ville aujourd'hui entièrement ravagée.

Le chef des séparatistes prorusses de Donetsk Denis Pouchiline, cité par les agences de presse russes, a confirmé mardi que des « combats féroces » se déroulent « littéralement pour chaque mètre de Bakhmout ».

Le chef du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans la bataille, a lui indiqué que l'Ukraine « prépar[ait] » une contre-offensive « autour » de la ville, sans donner plus de détails. Il a estimé à « environ 70 000 » le nombre de soldats ukrainiens mobilisés dans la zone, des informations impossibles à vérifier de source indépendante.

► À lire aussi : Bakhmout, une bataille de communication ?

(Avec AFP)