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Tunisie: la vie en sursis des migrants à Sfax

À Sfax, à l’est du pays, après la vague de violences contre des migrants subsahariens qui a suivi les propos polémiques du président de la République Kaïs Saïed, beaucoup se sont retrouvés sans logement et sans travail. Si certains tentent de continuer leur vie à Sfax, d’autres se trouvent dans des situations plus que précaires.

Avec notre envoyée spéciale à Sfax, Lilia Blaise

Dans la ville de Sfax, capitale économique du pays, les migrants subsahariens font partie intégrante du tissu économique, mais travaille dans l’informel. Les associations présentes sur place se disent débordées par la demande sociale.

« C’est une ville industrielle donc il y a beaucoup de travail, beaucoup de demandes. Et elle est aussi connue par le travail clandestin donc les migrants, ils viennent ici à Sfax pour chercher du travail et gagner de l’argent et améliorer leur situation financière », explique Yosra Allani, coordinatrice régionale de l’ONG Terre d’asile.

Après les propos de Kaïs Saïed, l’association s’est retrouvée submergée par des situations de personnes ayant perdu leur emploi ou leur logement : « Pendant la période de Covid, il y a vraiment une solidarité entre la population, les associations etc… Mais cette période, c’était différent parce qu’on s’est retrouvé un peu contre tout le monde, c’était vraiment dur pour nous, même pour travailler. »

Aujourd’hui, Désirée, un Camerounais installé depuis six ans à Sfax, explique que beaucoup de travailleurs n’arrivent pas à retrouver un emploi ou même à garder leur commerce : « C’est ce qui a poussé des femmes migrantes à vendre au marché parce qu’elles n’ont plus un endroit fixe où elles vont s’installer pour pouvoir vendre leurs produits. On leur demande aussi leur identité, la carte de séjour, donc le problème aussi clef, c’est la carte de séjour. »

Aujourd’hui, si certains ont pu se faire réembaucher discrètement dans la restauration ou les ménages, beaucoup n’ont pas repris le travail, faute d’arriver à obtenir un contrat ou la carte de séjour.

La demande tendue se voit aussi dans la multiplication des départs irréguliers en mer et des naufrages en mer. Selon les chiffres du Forum Tunisien des droits économiques et sociaux, 132 migrants ont péri en traversant la méditerranée depuis le mois de janvier, dont la majorité pendant le mois de mars.

Lire aussi : Tunisie: les témoignages d’agressions de migrants subsahariens se multiplient

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