Depuis trois semaines, la justice britannique tient le procès d’un sénateur nigérian. Ike Ekweremadu est accusé de trafic d’organes : il aurait fait venir à Londres un jeune homme du Nigeria, pour lui prélever un rein à destination de sa fille de 25 ans. La victime présumée a commencé à témoigner ce lundi.
Avec notre correspondante à Londres, Émeline Vin
Le jeune homme, dont la justice interdit de diffuser l’identité, témoigne du Nigeria où il réside. Il raconte comment, en 2022, des intermédiaires rencontrés dans son magasin de téléphonie à Lagos l’ont fait venir à Londres, prétendument pour raisons professionnelles, et l’ont encouragé à s’inventer des « connexions familiales » avec le sénateur Ekweremadu.
À Londres, il rencontre la fille du politicien, atteinte d’une maladie rénale qui demande des dialyses régulières. Le jeune marchand de rue de 21 ans est amené à l’hôpital et ne peut cacher son « choc » lorsque les médecins lui parlent de don d’un rein. « J’ai pleuré. J’ai dit au docteur que je n’étais pas au courant », indique-t-il aux jurés.
Esclavage domestique
Face à sa détresse et son jeune âge, l’équipe médicale décide de ne pas lui prélever de rein. Il est alors hébergé par le Dr Obeta, complice du sénateur. Le plaignant l’accuse de l’avoir également réduit en esclavage domestique. Il s’échappe finalement et prévient la police après plusieurs nuits passées dans les rues de Londres.
Le docteur, le sénateur et son épouse ainsi que leur fille réfutent toutes les accusations de trafic et d’esclavagisme.
