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Réformes des retraites: une journée de mobilisation d'ampleur dans toute la France

Voies de chemin de fer bloquées, trafic perturbé, grèves : pour cette neuvième journée d'action contre la réforme des retraites, les syndicats tablent sur une forte mobilisation, au lendemain d'une intervention du président de la République qui a hérissé les opposants.

Cette journée est la première organisée au niveau national après l'adoption de la loi via l'arme constitutionnelle du 49.3, le 16 mars. Les critiques visent particulièrement le président de la République après son intervention télévisée.

Pour l'heure, les syndicats appellent de nouveau à une mobilisation « massive », après la journée en demi-teinte du 15 mars (1,5 million de manifestants selon les organisateurs, 480 000 d'après les autorités). La police attend cette fois-ci « entre 600 et 800.000 personnes sur environ 320 actions », dont 40 à 70 000 à Paris, où le cortège s'élancera à 14h de la place de la Bastille, en direction de la place de l'Opéra.

Le leader communiste Fabien Roussel a appelé jeudi, lors de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites, à « tout faire pour bloquer l'outil de travail » et « mettre le pays à l'arrêt ».

Les grèves ont entrainé de nombreuses perturbations, notamment dans les transports. À la SNCF, seule la moitié des TGV Inoui et Ouigo et le tiers des TER circulaient, tandis que la RATP faisait état d'un trafic « très perturbé » dans le métro parisien, avec une trentaine de stations « fermées au public ». Les voies de la gare de Lyon à Paris ont également été envahies par plusieurs centaines de manifestants, interrompant la circulation des trains.

Des blocages dans tout le pays

À Quimper, des manifestants ont bloqué les accès à la gare et occupé les voies dès l'aube. Des dépôts de bus ont aussi été bloqués par des manifestants à Rennes, Saint-Brieuc et Evreux. Quelques dizaines de personnes ont également fait irruption à l'aéroport de Roissy, bloquant durant une heure les accès au terminal 1 avant d'en être délogés dans le calme. Le risque vient aussi de l'approvisionnement en kérosène, qui « devient critique » pour l'Ile-de-France et ses grands aéroports, en raison des grèves dans les raffineries, a fait savoir le ministère de la Transition énergétique.

Dans l'Éducation nationale où un regain de mobilisation était attendu, le ministère a comptabilisé 23,22% de grévistes dans le primaire et 19,61% dans le secondaire. Premier syndicat dans les écoles, le Snuipp-FSU prévoyait entre 40 et 50% de grévistes chez les professeurs du primaire et son homologue du second degré, le Snes-FSU, 50% dans les collèges et lycées.

L'agitation gagne aussi une partie de la jeunesse. Des dizaines de lycées et d'universités étaient ainsi bloqués en France. Même la peu révolutionnaire faculté de droit d'Assas, à Paris.

La mobilisation de jeudi sera-t-elle un baroud d'honneur, ou un bouquet final avant que la contestation ne s'éteigne ? Selon une source proche du gouvernement, l'exécutif espère que la mobilisation « s'étiole » après la manifestation de jeudi, et que tout rentre dans l'ordre « ce week-end ». Mais l'intersyndicale ne désarme pas : elle se retrouvera jeudi soir au siège de la CFDT à Paris.

Neuvième journée de mobilisation : un dispositif de sécurité important

Jeudi 23 mars 2023, 12 000 policiers et gendarmes sont mobilisés dans toute la France, dont 5 000 à Paris, pour encadrer cette nouvelle journée d'action intersyndicale contre la réforme contestée des retraites. Un nombre de policiers jamais atteint dans le cadre des manifestations contre cette réforme. 

Si les huit dernières journées de mobilisation à l'appel des syndicats s'étaient déroulées dans le calme, l'usage de l'article 49.3 pour faire adopter cette réforme et le rejet des motions de censure font craindre une flambée de violence dans les cortèges. 

Ces derniers jours surtout la nuit il y a eu des débordements lors de rassemblements non autorisés un peu partout sur le territoire et un nombre très impressionnant de garde à vue. Amnesty International s'alarme du recours excessif à la force et aux arrestations abusives. L'ONG appelle les autorités à assurer la sécurité des manifestants. 

Avant même le coup d 'envoi de la manifestation parisienne, des premières opérations se sont déroulées dans la journée. Par exemple l'occupation par les cheminots des voies de chemin de fer à la gare de Lyon en fin de matinée, des lycées et collèges fermés ou encore l'accès à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle est bloqué par des manifestants, les voyageurs ont du le rejoindre à pied. 
 

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(Avec AFP)