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Réforme des retraites en France: les députés rejettent la motion de censure transpartisane

L'Assemblée nationale a rejeté lundi 20 mars à neuf voix près la première des deux motions de censure contre le gouvernement français sur son projet de réforme des retraites, celle susceptible de recueillir le plus grand nombre de suffrages. Jeudi dernier, Elisabeth Borne avait en effet déclenché le 49.3, dispositif prévu dans la Constitution française, mettant en jeu ainsi la responsabilité de son gouvernement. Depuis, la colère dans la rue n'a pas faibli avec des manifestations un peu partout en France.

Cette première motion transpartisane a recueilli 278 votes sur les 287 nécessaires. Les députés doivent désormais se prononcer sur une seconde motion, déposée par l'extrême droite, qui n'a aucune chance d'être adoptée. La réforme des retraites sera alors considérée comme définitivement adoptée.

Tous les regards étaient tournés ce lundi 20 mars vers les députés Les Républicains. La semaine dernière, ils étaient six ou sept à vouloir voter la motion transpartisane déposée par le groupe Liot contre le gouvernement. Ils étaient une dizaine ce matin. Il fallait qu’une trentaine de députés LR, soit la moitié du groupe, franchissent le pas contre l’avis de la direction de leur parti. Le risque était donc très faible pour le gouvernement.

Premier orateur à la tribune de l'Assemblée, le député Charles de Courson du groupe indépendant Liot a fustigé « l'injustice » du projet de réforme des retraites et épinglé le « déni de démocratie » qu'a représenté le 49.3.

À la tribune, le patron des députés LR, Olivier Marleix, en faisant le constat d'une France fracturée, a dénoncé d'une part l'absence de dialogue du gouvernement, d'autre part l'attitude de ceux qui, favorables à une motion de censure, seraient incapables de s'entendre pour « reconstruire ».

Dans la matinée, le député LR du Lot, Aurélien Pradié, avait annoncé qu'il voterait en faveur de la motion de censure transpartisane. Tout comme Pierre-Henry Dumont, député LR du Pas-de-Calais, qui au micro de RFI assumait le vote de la motion de censure déposée par le groupe Liot. 

Je voterai la motion de censure transpartisane. En responsabilité.

Nous ne pouvons pas laisser notre pays se fracturer davantage, notre démocratie s’affaiblir.

Il faut un électrochoc salutaire. Pour rassembler le pays. pic.twitter.com/5pov17X2I1

— Aurélien Pradié (@AurelienPradie) March 20, 2023

Pression en circonscription

Le week-end avait pourtant visiblement fait réfléchir plusieurs députés, interrogés ce matin par RFI. « J’ai été secoué dans ma circonscription », a confié un député Les Républicains à RFI. Secoué par les électeurs qui n’ont pas digéré le passage en force du gouvernement. « Les gens que j’ai croisés ce week-end m’ont quasiment tous demandé de sanctionner le gouvernement », raconte un autre parlementaire.

Pression des électeurs et pression des autres partis : Jordan Bardella, le patron du Rassemblement national, a carrément promis aux députés LR qui voteraient la censure de ne pas présenter de candidats RN face à eux en cas de dissolution. Et puis Les Républicains ont été inondés d’emails tout le week-end les appelant à censurer le gouvernement, des courriers électroniques provenant d’électeurs de la Nupes. 

Partout en France, les mobilisations ont continué ce week-end contre la réforme. Le périphérique était bloqué à Rennes dans l'ouest du pays lundi 20 mars. Des raffineries sont aussi à l'arrêt. De plus, les étudiants de la Sorbonne à Paris ont voté l'occupation d'un des sites de leur université.

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