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RDC: à Goma, le Conseil de sécurité affirme sa foi dans la diplomatie pour régler le conflit

Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies achèvent ce dimanche à Goma, la capitale du Nord-Kivu, leur mission en RDC. Pendant ce temps, à Kinshasa, les hostilités à l'est du pays étaient le prétexte à une manifestation de partis d'opposition.

L’objectif de la mission onusienne est de mieux comprendre la situation sécuritaire et humanitaire sur le terrain marqué par l’avancée du M23 soutenu par le Rwanda, mais aussi l’évaluation de l’efficacité de la mission onusienne qui fait face à de nombreux défis. Samedi, ils ont notamment échangé avec les dirigeants de la Monusco ainsi que le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Constant Ndima, selonnotre envoyé spécial à Goma, Patient Ligodi.

Au quartier général de la Monusco, Nicolas de Rivière, ambassadeur et représentant permanent de la France au Conseil de sécurité, s’avance et dépose la couronne de fleur devant le mémorial. Après 2017, 2022 a été la deuxième année la plus meurtrière dans l’histoire du système des Nations unies en RDC, avec 13 casques bleus tués. Et la résurgence du M23 complique davantage la situation.

Les sanctions, une option parmi tant d’autres

Cependant, Bintou Keita, cheffe de la Monusco, ne veut pas baisser les bras : « Ceux dont nous honorons la mémoire et le sacrifice aujourd’hui nous obligent et nous invitent à poursuivre contre vents et marées la mission qui nous est confiée au service de la paix et pour le bien de la population de la RDC. »

Toutefois, face aux nouvelles menaces et particulièrement à l’avancée du M23, le Conseil de sécurité est conscient que la solution ne sera pas que militaire, et même le recours aux sanctions ne serait qu’une option parmi tant d’autres.

« Le Conseil de sécurité a un large éventail d’outils pour ramener la paix et la sécurité. Les sanctions font partie de ces leviers, mais il n’y a pas que les sanctions. Il y a aussi la négociation et la négociation est l’outil par excellence de la diplomatie et des Nations unies », explique Michel Xavier Biang, représentant permanent du Gabon à l'ONU.

Entre-temps, les violences se poursuivent. Rien qu’au mois de février, près de 300 000 personnes ont fui les territoires de Rutshuru et de Masisi, selon Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Manifestation de partis d'opposition contre l'agression du Rwanda

À Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), les partis politiques de Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Augustin Matata Ponyo, trois candidats à la prochaine présidentielle, ont drainé des dizaines de milliers de partisans hier dans les rues pour dénoncer l’agression du pays par le Rwanda accusé de soutenir les rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu. La manifestation a été autorisée par les autorités et encadrée par la police.

Les foules sont parties d'un important carrefour de l’est de Kinshasa pour une dizaine de kilomètres à pied sous un soleil ardent, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa.

Au milieu de la cohue, les meneurs des troupes se serrent les coudes. Pour Martin Fayulu, c’est une marche de résistance patriotique : « Nous voulons faire savoir au monde entier que nous sommes attaqués par M. Kagame et son M23. Il a mis son armée pour attaquer le Congo parce qu’il veut à tout prix prendre une portion du Congo. Personne ne peut prendre un seul millimètre de ce pays. Il faut sanctionner M. Kagame, sanctionner tous ceux qui sont avec lui. »

Sa chemise blanche mouillée, c’était une première marche pour l’ancien Premier ministre Augustin Matata depuis son passage dans l’opposition. « Nous interpellons aussi le gouvernement parce qu’il faut une bonne gouvernance, il faut un leadership de qualité. Là, il y a déficit de leadership, il y a un déficit de gouvernance. Vous le savez, en 2013, quand j’étais Premier ministre, le gouvernement avait bouté dehors le M23. »

Habillé en treillis, Chérubin Okende, le porte-parole du parti de Katumbi, exprime son soutien à l’armée : « La riposte n’est pas à la hauteur de l’agression. Nous devons donc cesser de nous plaindre, de pleurnicher pour mobiliser le peuple congolais afin de bouter dehors les ennemis de notre République. »

À la pointe du cortège, un groupe de jeunes transportaient une croix et un cercueil couvert d’un drapeau rwandais et d’une effigie du président Tshisekedi. Un décor qui a irrité quelques partisans du camp présidentiel. S’en est suivi des violences. La police est intervenue avec des tirs de gaz lacrymogène.