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Pollution plastique: les pays d'Afrique plaident pour un fonds d'aide et plus d'audace

Un traité mondial contre la pollution plastique est-il encore possible ? Les délégués de près de 200 pays doivent adopter une réglementation ambitieuse pour réduire la production de plastique. Mais les débats ont tourné autour de question de procédure avant de rentrer dans le fond ce mercredi. Or pour les pays d'Afrique et les pays du Sud en général, les enjeux sont importants.

Les débats sur la gouvernance de ce futur traité ont retardé les sessions plénières qui vont pourtant devoir s’achever ce vendredi. « Faut-il un vote à l’unanimité ou au deux tiers ? ». Depuis lundi, les points de vue divergent entre les pays pétroliers, très gros producteurs de plastique, et les pays du Sud. À deux jours de la fin des négociations, le groupe africain représenté par le Sénégal, a plaidé pour rentrer enfin dans le concret.

« Quand on est dans ces négociations, normalement, on doit taire un peu ses intérêts économiques et regarder la planète, comment elle réagit face aux dommages qu’on est en train de lui infliger, souligne Cheikh Ndiaye Sylla, président du groupe. Donc il ne faut pas qu’on soit frileux quand il faut faire des choix pour ce qui est mieux pour la planète, et surtout, il faut exhorter les pays pétroliers à ne pas être frileux. Tous les plastiques ne peuvent pas être supprimés, mais on aura une meilleure gestion des plastiques qui vont rester, donc on supprimera ceux qui peuvent l’être, et pour les autres, on change la composition chimique pour faciliter le recyclage, surtout quand on va les brûler, de façon à ce qu’on émette moins de gaz toxiques. »

Inquiète de voir ce rapport de forces autour du plastique saboter les échanges, l’ONG Greenpeace Afrique a adressé un message aux délégués réunis à Paris les invitant à agir en faveur d’un traité mondial ambitieux. Après deux jours de blocage sur des questions de procédures, les négociations ont enfin démarré ce mercredi sur le fond.

Renforcer les capacités des pays du Sud

L'une des pistes avancées par le groupe africain est celle d'un fonds spécial pour aider les pays en voie de développement à faire face à la pollution plastique. Dans une déclaration adressée aux délégués de 175 pays à l’Unesco, le représentant du Ghana, au nom de l'Afrique, a appelé à renforcer les capacités techniques et structurelles des pays du sud, notamment dans la gestion de déchets plastiques.

« L’Afrique est extrêmement confrontée à la pollution plastique », a indiqué le délégué ghanéen lors de la séance plénière mercredi. Cette pollution contamine « nos décharges, nos sols et l’air que nous respirons, même nos belles plages côtières ne sont pas épargnées », a-t-il affirmé. 

En cause : l’absence d’infrastructures pour gérer des déchets comme les bouteilles plastiques et des emballages. Pour y remédier, le groupe africain demande la création d’un fonds appuyé par le secteur privé afin de fournir un soutien financier et technique aux pays africains.

L’autre priorité pour l’Afrique, c’est la transparence et la traçabilité des produits plastiques. Plusieurs rapports ont montré que cette matière contient des additifs toxiques, nocifs pour l’environnement et la santé. Grands importateurs de plastique, les pays africains ont peu de contrôle sur la composition des additifs utilisés dans la production de cette matière.

Des pays comme le Kenya veulent donc appliquer le principe du pollueur-payeur pour responsabiliser les fabricants. Nairobi plaide également en faveur d’un futur accord basé sur la Convention de Bâle, qui empêche le transfert de déchets dangereux entre les pays, avec comme objectif : éviter le dumping.

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