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Pékin menace de «riposter» si la présidente taïwanaise rencontre McCarthy aux États-Unis

La Chine avertit qu’elle ripostera si Tsai Ing-wen rencontre le président de la Chambre des représentants américains. Avertissement lancé ce mercredi 29 mars alors que le voyage de la présidente taïwanaise en Amérique centrale pourrait comporter deux escales aux États-Unis. 

Avant même qu’il n’ait eu lieu, ce « transit américain » de la présidente taïwanaise a été qualifié de « sournois » par la diplomatie chinoise, rapporte notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères a rappelé que la Chine avait fait part de ses « protestations solennelles » auprès de la Maison Blanche.

Une rencontre entre Tsai Ing-wen et Kevin McCarthy reviendrait en effet pour le régime communiste à encourager ce que les dirigeants chinois considèrent comme des « forces séparatistes », à savoir le gouvernement taïwanais. Cet avertissement est arrivé quelques heures avant le départ de Tsai Ing-wen pour l’Amérique centrale. Dix jours de voyage pour aller à la rencontre notamment des alliés de Taipei – le Guatemala et le Belize –, cela après avoir perdu le Honduras.

Provocations taïwanaises

Taïwan refuse de se laisser enfermer dans l’isolement. La cheffe d’État devrait faire deux escales aux États-Unis. C’est à Los Angeles, en fin de parcours, qu’elle pourrait rencontrer le président de la Chambre des représentants américains. Une visite qui n’a rien d’inhabituelle selon Washington, mais qui fâche les autorités chinoises.

Si la rencontre avait bien lieu, ce serait un point de marqué pour Taipei dans sa diplomatie de transit. Pékin promet de « riposter résolument » aux « provocations », a fait savoir le porte-parole du bureau des affaires de Taïwan au sein du Conseil des affaires d’État chinois.

À lire aussi : Les États-Unis prêts à utiliser la force pour défendre Taïwan en cas d’invasion de la Chine

Une fois sur le sol américain, la dirigeante taïwanaise doit prononcer un discours à huis clos devant le Hudson Institute à New York, un centre de réflexion conservateur, hostile à la Chine. Mais même les cercles les plus belliqueux se fixent une ligne rouge.

« Ne pas franchir la ligne qui tuerait la diplomatie »

Seul Mike Pompeo, l'ancien chef de la diplomatie américaine sous Donald Trump, pousse pour que Washington établisse des relations diplomatiques avec Taïwan. Mais son discours radical ne passe pas dans les rangs de l'institution.

« Je ne pense pas que les États-Unis doivent officiellement reconnaître Taïwan parce que nous couperions nos liens avec la Chine. Or, les États-Unis et la Chine ne veulent pas d'une guerre. Oui, nous voulons protéger Taïwan, mais il ne faut pas provoquer le conflit, c'est une question d'équilibre. C'est tentant de prétendre que les États-Unis doivent reconnaître Taïwan, mais il faut bien voir que c'est une prise de risque considérable. Nous devons être plus prudents que ça », lance Patrick Cronin, le responsable de la chaire Asie-Pacifique au sein du Hudson Institute.

Mais quelle est la marge de manœuvre américaine ? « Les livraisons d'armes que nous avons annoncées et promises depuis longtemps n'ont pas été à la hauteur. On peut faire mieux, donc si la Chine réagit de manière très rude, les États-Unis vont essayer de fournir encore plus de matériel militaire et de soutien financier à Taïwan. En fait, on essaie de maintenir ce statu quo un peu rugueux avec la Chine, mais sans franchir cette ligne qui tuerait la diplomatie parce que c'est comme ça qu'on a maintenu la paix jusqu'ici », poursuit Patrick Cronin, avant de conclure : « Je pense surtout aux 24 millions de Taïwanais. On a la responsabilité de les faire parler d'égal à égal avec le gouvernement chinois. »