Niger
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Les Iraniens, champions du contournement de la censure sur les réseaux sociaux

En Iran, malgré la censure et les restrictions drastiques imposées sur internet, des dizaines de millions de personnes utilisent toujours les réseaux sociaux et notamment Instagram. C'est ce qu'affirmait jeudi le groupe américain Meta, la maison mère du réseau social.

Depuis le mois de septembre 2022 et le début du soulèvement déclenché par la mort de Mahsa Amini aux mains de la police des mœurs, le régime iranien a considérablement réduit le débit de son réseau internet et bloqué la totalité des plateformes étrangères. Une véritable chasse aux militants se déroule sur la Toile. Pas de quoi freiner la colère des Iraniens, car si l'ampleur de la mobilisation dans les rues du pays est un peu moins importante ces dernières semaines, elle se poursuit en ligne.

Les Iraniens, maîtres du contournement

Pour contourner la censure, les Iraniens sont devenus maîtres dans l'utilisation de VPN et de serveurs proxy. En brouillant les adresses IP, ces réseaux privés permettent une connexion plus sécurisée en camouflant son identité en ligne. Mais les autorités iraniennes veillent et parviennent parfois à bloquer ces logiciels.

Alors, dans ce jeu du chat et de la souris, les Iraniens jonglent désormais entre des dizaines de VPN rendus disponibles et souvent gratuits grâce à la mobilisation de nombreux activistes à l'étranger. Face à la réduction de la bande passante, les Iraniens utilisent des versions plus légères des applications, comme Instagram Lite, qui ne pèse que 2 mégabytes au lieu de 30. Ils privilégient également l'envoi de vidéos courtes, car il faut parfois des heures pour charger 20 secondes d'images. 

« Guerre hybride menée par les ennemis »

Le problème, c'est que dans certaines régions, comme au Baloutchistan ou au Kurdistan, le pouvoir bloque parfois totalement les connexions internet, dès lors très peu d'images filtrent hors de la chape de plomb. 

Pour le pouvoir iranien, Instagram et Whatsapp sont « à l'origine de l'insécurité dans le pays ». Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a désigné internet comme un champ de bataille sur lequel les autorités doivent « riposter » face « à la guerre hybride menée par les ennemis » de la République islamique. 

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