Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Les États-Unis écartent un renflouement de la Silicon Valley Bank, frayeur dans les start-ups

Le milieu de la finance est sur ses gardes après la faillite de la Silicon Valley Bank. La secrétaire américaine au Trésor a confirmé dimanche 12 mars que le gouvernement s’assurait que le reste du système bancaire ne soit pas affecté. Mais elle a écarté un renflouement de l’établissement : les très nombreuses start-ups clientes de SVB pourraient alors se trouver en situation très précaire.

La faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), 16e banque des États-Unis,touche de plein fouet les start-ups qui lui avaient confié plus de 250 000 dollars de leurs actifs. L’assurance fédérale remboursera bien chaque client à cette hauteur, mais pas au-delà.

Les principales victimes sont en réalité les employés de ces start-ups. Ils pourraient bien ne plus recevoir de salaire… et une lettre de licenciement dans les prochains jours si aucune solution n’est rapidement trouvée par les autorités financières et que leurs fonds restent bloqués, rapporte notre correspondante à New York, Carrie Nooten.

Mais c’est aussi tout l’écosystème soutenant l’économie californienne qui est menacé : des sociétés de capital-investissement paralysées, deux banques régionales souffrent de retraits massifs de leurs clients depuis quelques jours, par exemple, et les valeurs des entreprises technologiques commencent aussi à être impactées directement.

L’un des leaders en cryptomonnaie, Circle, a perdu 13 points, alors que l’entreprise avait placé chez SVB 3,3 milliards de ses 40 milliards de dollars de réserve. Et la devise numérique USDC, considérée « stable » car théoriquement indexée sur le dollar, a ainsi chuté depuis vendredi, car son créateur n'est autre que l’entreprise Circle.

Plusieurs autres « stablecoins » – censés protéger les investisseurs en cryptomonnaies contre la volatilité légendaire de cette industrie – ont également décroché, comme le Dai ou l'USDD.

SVB se targuait d'avoir pour clients « près de la moitié » des entreprises technologiques et des sciences du vivant financées par des investisseurs américains.

Rassurer face au mouvement de panique

« Beaucoup de déposants sont des petites entreprises qui ont besoin de pouvoir accéder à leurs fonds pour payer leurs factures et elles emploient des dizaines de milliers de personnes, a relevé Janet Yellen. C'est un problème et nous travaillons avec les régulateurs pour y apporter une solution », a-t-elle poursuivi.

Face à ce mouvement de panique qui s'est emparé des marchés après la plus grosse faillite bancaire aux États-Unis depuis 2008, la secrétaire au Trésor Janet Yellen s'est voulu rassurante : lors d'un entretien à la chaîne CBS, elle a expliqué que le gouvernement travaillait à une résolution de la situation pour éviter toute contagion, mais a écarté un renflouement de l'établissement.

Laissez-moi vous dire une chose : l'économie américaine repose sur un système bancaire solide qui a la capacité de couvrir les besoins en crédit de nos ménages et de nos entreprises. Il est vrai que si une banque, et en particulier une banque comme la Silicon Valley Bank - qui a des milliards de dollars de dépôts bancaires - tombe en faillite, cela provoque l'inquiétude. Nous voulons nous assurer que les problèmes qui touchent une banque ne créent pas de contagion à d'autres qui sont solides. Et notre objectif est d'empêcher la contagion à travers des mécanismes de supervision et de réglementation.

Selon la secrétaire au Trésor américain Janet Yellen, Washington travaille à une résolution de la situation pour éviter toute «contagion»

Jelena Tomic

Impact aussi bien aux États-Unis que dans le reste du monde

Les observateurs craignent la destruction d’un important moteur de l’économie américaine. Mais du côté de la Maison Blanche, on table sur une acquisition de SVB par une banque plus traditionnelle.

Dimanche, le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a estimé que la chute de SVB posait un « risque sérieux » pour le secteur de la tech britannique.

Plusieurs entrepreneurs ont aussi alerté, ces dernières heures, sur une possible onde de choc pour les start-up technologiques indiennes, dont une partie étaient clientes de SVB.

(Et avec AFP)