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Le Sri Lanka va reporter les élections municipales

Officiellement, le pays n’a pas les moyens de conduire les élections qui devaient se dérouler jusqu'au 9 mars. L’île asiatique est toujours officiellement en défaut de paiement, et n’a pas encore obtenu l’aide tant attendue du Fonds monétaire internationale. Toutefois, pour beaucoup, cette raison financière est une excuse.

Le vote à distance aurait dû commencer mercredi 22 février, raconte notre correspondant régional, Sébastien Farcis, mais la commission des élections a annoncé ne pas pouvoir le mener, car le gouvernement a refusé de transférer les fonds nécessaires pour imprimer les bulletins. Ce scrutin municipal a déjà été repoussé d’un an, à cause de la crise économique et des manifestations, et le président soutient que le Sri Lanka n’a toujours pas les moyens de mener ce vote et n’a pas annoncé de nouvelle date.

Les députés de l'opposition ont manifesté mardi 21 février et protesté contre ce qu'ils ont appelé les manœuvres du gouvernement pour saboter le scrutin du 9 mars. « Le gouvernement utilise la crise économique pour supprimer la démocratie et saboter les élections », a fustigé le député de l'opposition Wimal Weerawansa. Le Parlement a donc ajourné sa séance.

Ces élections locales étaient censées être un test du soutien apporté au président Ranil Wickremesinghe, qui a été élu par le Parlement et pris ses fonctions l'été dernier après la démission de Gotabaya Rajapaksa. « Le gouvernement a peur de subir une défaite cuisante lors de ces élections, car c’est ce que les tendances montrent clairement. Les gens sont en colère, parce qu'ils ne voient pas le changement politique pour lequel ils se sont battus l’année dernière. Le parti présidentiel reporte donc le scrutin en affirmant que, quand les gens sont affamés, il n’y a pas de raison de mener des élections. C’est une phrase typique que prononcerait un dictateur », décrypte Jayadeva Uyangoda, professeur émérite de science politique à l’université de Colombo.

Le Sri Lanka vient d’obtenir un moratoire de deux ans sur ses emprunts chinois, ce qui devrait faciliter l’obtention d’un nouveau prêt du FMI, de 2,7 milliards d’euros. Et aider le pays à sortir de sa situation de faillite, qui dure depuis près d’un an.

► À écouter aussi : Comment le Sri Lanka sortira-t-il de la crise?