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La Cour européenne des droits de l’homme condamne la Hongrie pour «ségrégation scolaire»

La CEDH avait été saisie par un jeune Rom de Hongrie, représenté par le Centre européen des droits des roms, une ONG basée à Bruxelles (ERRC). Le jeune homme estime avoir été privé d’une éducation de bonne qualité en raison de ses origines roms.

De notre correspondante à Budapest,

C’est une victoire pour Imre Szolcsan. En 2013, ce jeune Rom de Hongrie fréquentait l’école primaire Jókai Mór de son village Piliscsaba, proche de Budapest. Dans cette école, où les jeunes Roms étaient largement majoritaires, l’enseignement était de piètre qualité et personne ne s’occupait d’Imre, qui est mal entendant.

La mère du jeune garçon a alors essayé de l’inscrire dans une meilleure école, où il aurait pu avoir une scolarité adaptée à son handicap. Mais l’école a refusé. En Hongrie, la ségrégation scolaire et la discrimination ethniques sont officiellement illégales. Et la loi autorise les parents à choisir librement le lieu de scolarisation de leurs enfants. Mais en pratique, une ségrégation insidieuse sépare les jeunes roms des autres enfants.

En 2016, la Commission européenne estimait que 45% des enfants roms de Hongrie étaient dans des écoles ou des classes « séparées » et lançait alors une procédure d’infraction contre la Hongrie. Cette procédure est toujours en cours et sans résultats tangibles.

Une plainte qui pourrait faire jurisprudence

La famille a porté plainte devant la justice hongroise, mais en vain. Avec l’aide d’une ONG, le jeune Imre s’est alors adressé à la Cour européenne des droits de l’homme. La Cour basée à Strasbourg vient de condamner la Hongrie pour ségrégation scolaire. L’État devra verser au plaignant une indemnité de 7 000 euros. Aujourd’hui âgé de 17 ans, l’indemnité allouée par la CEDH va permettre à Imre de financer sa formation de soudeur dans une école professionnelle.

Ce n’est pas la première fois que la Hongrie est condamnée pour ce motif. Mais selon les avocats d’Imre, ce jugement crée un précédent, car la Cour européenne va au-delà du cas individuel. Elle déclare en effet que l’école mentionnée doit arrêter toute discrimination. Et que l’État hongrois doit suivre les recommandations des ONG, notamment celles du Centre pour les droits des Roms (ERRC), pour mettre fin à la ségrégation scolaire dans le pays.

► À lire aussi : Roms: un combat inlassable contre les violences et les préjugés

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