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La Colombie va demander à l'ONU le retrait de la feuille de coca de la liste des substances illicites

Le gouvernement colombien a annoncé qu’il allait se joindre à la demande de la Bolivie, qui compte demander à l’ONU de retirer la feuille de coca de sa liste de substances illicites. Objectif : changer la perception de la feuille de coca, d’une substance psychoactive à une plante d’usage traditionnel. En Bolivie, l’ex-président Evo Morales avait légalisé son usage au niveau national. 

L'annonce a été faite le mercredi 22 février par Laura Gil, vice-ministre colombienne des Affaires multilatérales. La vice-ministre Laura Gil a déclaré que son pays veut suivre l'exemple de la Bolivie, qui essaie de changer la perception de la feuille de coca comme une « substance psychoactive » en un « élément d'usage traditionnel ». « La Bolivie a lancé une initiative il y a une dizaine d'années pour légaliser l'usage traditionnel de la coca. Ce qu'ils ont fait, c'est dénoncer la Convention sur les stupéfiants », a souligné le vice-ministre à la presse colombienne.

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« Détourner le marché illégal et affaiblir les économies criminelles »

« En Bolivie, depuis de nombreuses années, il y a une politique de contrôle social des cultures de coca », explique Luis Felipe Cruz, avocat et enquêteur sur les politiques ayant trait à la drogue au centre d’études Dejusticia, à Bogota, en Colombie, dans une interview à Mélissa Barra de la rédaction en espagnol de RFI qui défend cette démarche.  

En Bolivie, depuis de nombreuses années, il y a une politique de contrôle social des cultures de coca. Et cette politique, nous n’avons pas pu l’imiter ici, mais c’est vraiment une très bonne idée pour donner aux communautés la possibilité de contrôler le nombre d’hectares cultivés en Colombie. Les Conventions sur les drogues, ce qu’elles permettent, c’est utiliser les plantes ou les substances pour certains usages autorisés, pour la médecine par exemple. Donc, ce que l’on demande dernièrement avec ces propositions, c’est d’enlever la feuille de coca de la liste des stupéfiants, pour qu’à partir de là, on puisse commencer à mettre en place un marché international, mettre en place une réponse particulière pour la feuille de coca, et surtout mettre en valeur un marché qui pourrait bénéficier aux communautés locales. Et par ce biais, détourner le marché illégal et affaiblir les économies criminelles

Luis Felipe Cruz, avocat et enquêteur sur les politiques ayant trait à la drogue au centre d’études Dejusticia : «Mettre en valeur un marché qui pourrait bénéficier aux communautés locales»

Mélissa Barra