Les moines occupant la Laure des Grottes de Kiev, un célèbre monastère classé au patrimoine de l'humanité, avaient jusqu’à mercredi 29 mars pour quitter les lieux. Le gouvernement ukrainien veut en effet réduire l’influence de ces religieux orthodoxes soumis au patriarcat de Moscou. Les moines ne comptent pas partir.
De notre correspondant à Kiev, Pierre Alonso
Le chef du monastère, le métropolite Pavlo, s’est directement adressé à ses fidèles après une matinée de prières : « Nous resterons ici », a-t-il lancé.
Face à lui, trois ou quatre cents fidèles venus spécialement pour défendre leur Église, cette branche orthodoxe toujours rattachée au patriarcat de Moscou.
Parmi eux, il y avait Nadia, une mère de famille trentenaire, qui estime que ce n’est vraiment pas le moment qu’un conflit éclate entre le gouvernement et son Église. Alors, dit-elle, qu’il faut combattre l’ennemi, à savoir la Russie.
Risque de discorde
Officiellement, cette branche de l’Église orthodoxe a rompu avec Moscou, mais le pouvoir et une partie de la société la soupçonnent de conserver des liens.
Le gouvernement veut réduire son influence, tout en évitant de semer la discorde. Car la force du pays depuis un an, réside dans sa très grande unité face à l’agression russe.
Kiev cherche donc le bon équilibre : un haut responsable de l’État vient d'assurer que personne ne serait traîné par les pieds hors du monastère.
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