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#JeVaisMourirBientôt: en Haïti, le cri de désespoir d'une journaliste face à l’insécurité

Lancé lundi matin, sur sa page Facebook, le hashtag #JeVaisMourirBientôt, initié par la journaliste Cyndie Régis, commence à se propager sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’un cri de désespoir face au climat d’insécurité qui sévit à Port-au-Prince.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Marie André Bélange

Sur une photo prise dans ce qui ressemble à un jardin, deux doigts levés et une pancarte en main où on peut lire : « I’m living in Haiti, #ImGonnaDieSoon », repris en français « Je vis en Haïti, #JeVaisMourirBientôt ».

La journaliste, ancienne employée de la Radio Télévision Caraïbe (RTVC) entend ainsi exprimer son désespoir face à la situation sécuritaire qui s’est encore largement détériorée dans la capitale haïtienne où des bandits armés tuent, incendient et kidnappent sous le regard passif des autorités.  

« La situation dégénère et on ne peut pas fonctionner normalement, explique la jeune femme pour justifier son message. Je ne peux pas vivre, je veux dire sortir, m’amuser et surtout les loisirs, il n’y a pas ça. Donc le stress, ça tue. On n’a pas où se détendre. Il ne faut pas aller à l’école, l’éducation qui est tellement importante. On n’a pas de sécurité et même la police est déboussolée. »

« Moi, je veux vivre tout simplement »

Ce cri, c’est aussi une façon pour la jeune femme de dire qu’elle ne veut pas quitter son pays, comme ont fini par le faire des milliers d’Haïtiens. « J’ai été à l’école en Haïti, j’ai fait l’université en Haïti. Je trouve que c’est normal comme quelqu’un qui voudrait créer quelque chose pour son pays, pour sa vie d’abord. Je n’ai pas à prendre une décision de laisser le pays. Moi, je veux vivre tout simplement et il n’y a pas un endroit où on se sent mieux que dans son pays. »

De nombreux internautes se sont appropriés le hashtag de Cyndie Régis, qui souhaite à présent que son appel parvienne jusqu’aux oreilles des autorités afin que la vie puisse reprendre dans la capitale haïtienne.

Rien qu'au cours des deux premières semaines de mars, les affrontements entre gangs ont fait au moins 208 morts, 164 blessés et 101 personnes ont été enlevées, selon la porte-parole du Haut-Commissariat, Marta Hurtado. « La plupart des victimes ont été tuées ou blessées par des tireurs embusqués qui auraient tiré au hasard sur des personnes se trouvant chez elles ou dans la rue. »

► À écouter aussi : «Remettre Haïti au centre de l’agenda international est un défi», estime l’ONU à Port-au-Prince

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