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Israël: le projet de réforme de la justice a jeté un froid dans les relations avec les États-Unis

Après trois mois de contestation populaire ininterrompue en Israël, Benyamin Netanyahu a fini par céder à la pression de la rue, et a suspendu son projet contesté. Et c’est bien ce qui inquiète le président américain Joe Biden, qui aurait préféré un retrait définitif du texte décrié, plutôt qu’une simple suspension. Le Premier ministre israélien demande à son plus proche allié de ne pas interférer dans les affaires de l’État hébreu. 

Avec notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa

Le ton est cordial, mais ferme. Dans une série de tweets en anglais et en hébreu, le Premier ministre israélien recadre le président américain. « Avec Joe Biden, écrit-il, nous partageons 40 ans d’amitié, et notre alliance avec les États-Unis est inébranlable. Mais toute pression étrangère, y compris de pays amis, est inacceptable. » 

Israel is a sovereign country which makes its decisions by the will of its people and not based on pressures from abroad, including from the best of friends.

— Benjamin Netanyahu - בנימין נתניהו (@netanyahu) March 28, 2023

Cette réaction du Premier ministre israélien intervient à la suite d’une déclaration à la presse du président américain. Face caméra, Joe Biden se dit « profondément préoccupé par la situation en Israël, et souligne la nécessité d’un compromis ».   

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Cette inquiétude, affichée désormais au sommet de l’État à Washington, est réitérée depuis des mois par différents responsables américains, et notamment par l’ambassadeur Tom Nides, en poste ici, à Jérusalem.

Réactions épidermiques de l'État hébreu

Mais à chaque fois, les craintes américaines au sujet de la réforme de la justice, suscitent des réactions épidermiques du gouvernement israélien. « Mêlez-vous de vos propres affaires », a ainsi lancé un ministre israélien, il y a quelques semaines. 

Face à cette situation, Washington qui a toujours soutenu son allié israélien contre vents et marées, se retrouve dans une position délicate. Pas question d’aller au-delà de la pression verbale. Le soutien militaire, financier et diplomatique de l’État hébreu, n’est pas remis en question. Mais Benyamin Netanyahu n’est plus le bienvenu à Washington. « Aucune invitation à court terme n’est prévue », indique Joe Biden. 

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