Les partis de l'opposition en Inde s’insurgent après l’annonce de l'exclusion de Rahul Gandhi du Parlement. La figure du Parti du Congrès risque deux ans de prison pour des propos sur le Premier ministre datant de 2019. Même les habituels opposants au Congrès dénoncent une vendetta politique du BJP (Bharatiya Janata Party) au pouvoir.
Avec notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin
« Dans La nouvelle Inde de Modi, les dirigeants de l'opposition sont devenus la cible numéro 1 du BJP ! » C’est ainsi qu’a réagi Mamata Banerjee, ministre en chef du Bengale, qui a quitté le Congrès pour lancer son propre parti concurrent, le TMC (All India Trinamool Congress).
De son côté Arvind Kejriwal, leader du parti AAP (Aam Aadmi Party) qui vient de battre le Congrès dans le Pendjab, ne mâche pas ses mots contre Modi. Il juge que « le pays doit être sauvé d'un dictateur arrogant et illettré ».
« L'action menée contre Gandhi vise à faire taire toute critique, et tous ceux qui sont épris de démocratie doivent se manifester pour s'y opposer », a déclaré le ministre en chef communiste du Kerala.
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Statement of CM Sri KCR on the disqualification of Congress MP @RahulGandhi from Lok Sabha:
“Sri Rahul Gandhi’s disqualification is an attack on Democratic principles and Constitutional values of India. It reflects the autocratic and egoistic personality of Sri @narendramodi.” pic.twitter.com/vJvMOWYCbM
— Telangana CMO (@TelanganaCMO) March 24, 2023
Un front uni rare qui donne un peu d’espoir a Shashi Tharoor, célèbre député du parti du Congrès : « Tout le monde. Il y a au moins six partis d’oppositions qui sont opposés au Congrès. Je pense que ça peut galvaniser un changement dans les mois qui restent avant l’élection de l’année prochaine. L’urgence maintenant est devenue évidente. Si l’opposition reste divisée, ils vont perdre beaucoup plus facilement que s’ils peuvent trouver une unité autour des principes de sauvegarde de la démocratie. »
Le Congrès a d’ailleurs annoncé vendredi 24 mars un mouvement national et transpartisan pour « sauver la démocratie ». Mais nul ne sait pour l’instant quels partis répondront à son appel. Le parti BJP au pouvoir maintient de son côté que sa condamnation est parfaitement légale.
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