Le mouvement #MeToo des lutteuses continue en Inde. Cela fait plus de quatre mois que ces championnes olympiques et leurs collègues masculins demandent l’arrestation du très influent président de leur Fédération, accusé d’avoir harcelé et violé de nombreuses jeunes lutteuses. Ces sportifs viennent d’être délogées du centre de New Delhi, où ils campaient depuis un mois. Et menacent maintenant d’actions plus radicales.
Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Dimanche 28 mai, les championnes olympiques de lutte et leurs collègues ont essayé d’aller protester devant le nouveau Parlement, au moment de son inauguration. Là même où le président de leur Fédération, accusé de nombreux viols, est élu comme député. Mais la police les a arrêtés puis chassé du centre de New Delhi, où ils campaient depuis un mois.
Désespérées, ces championnes sont parties dans les montagnes, pour jeter leurs médailles olympiques dans le Gange, et commencer une grève de la faim. Des gestes très symboliques en Inde. C’est là qu’un syndicat d’agriculteurs, qui les soutient depuis quelques semaines, a stoppé leur geste, et promis de les aider en bloquant l’approvisionnement de nourriture dans la capitale s’il le fallait. « Nous soutiendrons ces athlètes, c’est la responsabilité de tous les citoyens de le faire », promet Naresh Tikait, du syndicat de paysans BKU, interrogé par une chaine locale.
Les lutteuses ont obtenu en mai l’enregistrement de deux plaintes pour harcèlement sexuel, dont l’une sur mineure, contre Brij Bhushan Singh. Mais cet homme, qui est aussi député du parti au pouvoir, nie ces faits. Et il demeure libre, ce qui est exceptionnel pour un cas d’accusations de harcèlement d’enfants.
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